Print’Story – Episode 2
Antoine arriva sur le parking bien avant le changement de l’équipe de 6h00. Pendant longtemps il avait commencé de bonne heure, c’était « à la fraiche » qu’il abattait le plus de travail mais depuis quelque temps, il venait rarement aussi tôt car c’est lui qui emmenait maintenant Théo chez la nourrice, pour permettre à son épouse de se reposer car elle attendait le second ou la seconde, ils ne voulaient pas savoir. Aujourd’hui était particulier car il devait prendre la route avec un commercial dès 7h00, pour déjeuner avec un client à plus de 400 km. Il avait donc décidé d’arriver de bonne heure pour expédier les affaires courantes et qu’elle n’est pas sa surprise de voir Maurice sortir de l’atelier, se diriger vers le coffre ouvert de sa 407 et y déposer des objets que la lueur blafarde de l’éclairage ne permettait pas à Antoine d’identifier. Le cariste ne l’avait pas vu, aussi Antoine hésita quelques secondes puis il se dirigea vers lui :
- Bonjour Maurice, tout va bien ?
- Oui, oui, euh, bonjour Monsieur Boulanger… Je rangeais mes affaires avant de partir…
- Vous savez qu’il n’est pas encore l’heure je suppose ? Mais je peux savoir ce que vous emmenez ?
- Ce sont mes affaires et, euh…, j’avais emprunté des gants et une balayette pour nettoyer ma voiture mais je les aurais ramenés demain…
Maurice était très mal à l’aise aussi Antoine décida d’ouvrir le coffre lui-même : pas une balayette mais deux, plus deux pelles, des savons et cinq paires de gants en caoutchouc ainsi que plusieurs exemplaires d’une revue régionale qui venait juste d’être imprimée. Tout ça était neuf et provenait de l’imprimerie. Antoine ne supportait pas les voleurs mais il n’avait jamais été confronté à une telle situation… Tout allait très vite dans sa tête : comment cet homme faisant partie du personnel depuis au moins 20 ans et qui passait pour un bon employé, père d’une famille nombreuse et dont l’épouse ne travaille pas avait-t’il pu en arriver là ?
- Vous méritez la porte !
MAIS AU FAIT :
Quelle attitude tenir ? Le laisser partir et régler le problème plus tard ?
Chercher des témoins dans l’atelier et leur faire constater les faits ?
Faire des photos ?
Et quelles sanctions appliquer ?
Réponses élaborées par Morgane SCHLAUDER, Juriste en Droit Social à l’UNIIC – morgane.schlauder@uniic.org