DESSINS NOMADES
François Cayol sort ce mois-ci « Dessins Nomades II ». Après la sortie du premier tome en 2011, ce voyageur, ce naturaliste, a repris ses carnets et poursuivi son périple.
Et est revenu poser son baluchon et son œil curieux chez Taïga Media pour la préparation du tome II. Il se trouve que le bureau de Joël Chappot (Taïga Media) est au siège même de l’UNIIC, une chance pour nous d’observer discrètement.
La collaboration entre François Cayol et Taïga Media date du premier volume pour lequel l’ensemble des images avaient été traitées (numérisées) par Gilles Gros. François Cayol est revenu tout naturellement vers Gilles et Joël qui avaient su transcrire ses carnets en livre. Cette fois nous étions là pour observer. Et si nous devions résumer nos impressions nous dirions que ce livre a été créé dans l’exigence : celle de l’artiste ou plutôt des artistes. Mais aussi dans l’enthousiasme : celui des passionnés. Et malheureusement dans la douleur : celle de la disparition de Gilles Gros au cœur même du projet.
Si vous feuilletez ce livre – et l’on vous y encourage – vous retrouverez toutes ces émotions intactes. Vous retrouverez les journées passées à délicatement travailler la balance des couleurs d’une image pour plus de vérité, à taper ou retaper, raccourcir, remodeler les textes écrits (manuscrits) au fil des voyages, à recommencer toute la mise en page d’un chapitre une première fois, puis une deuxième fois, puis une troisième pour équilibrer le dessin et l’écriture « qui vont totalement de pair » pour François Cayol. Vous retrouverez aussi la finesse de l’impression réalisée chez STIPA.
Et justement, lorsqu’on interroge Joël Chappot et François Cayol sur le calage : La toute première remarque qu’ils font est que ça les a « épuisés » ! Un calage qui a commencé le vendredi 13 au matin et s’est terminé le lundi 16 entrecoupé de siestes-éclair dans la salle de repos de l’entreprise et de longues conversations avec les opérateurs de la Komori Lithrone. Il a été question de leur expérience, de leur métier, de leur savoir-faire. Joël et François soulignent le savoir-faire des salariés de l’entreprise qui, de remarques en conseils, ont contribué à livrer un objet d’art superbe. Entre la première édition de 2011 et celle de 2019 – car le premier tome a lui aussi été réimprimé – le résultat est complètement différent. Ici le livre a été imprimé en HUV, l’encre n’est absolument pas absorbée dans le papier et le rendu des pastels comme des dessins est d’une tout autre finesse. Entre les deux versions, le papier est le même : un Munken Mais Joël Chappot nous explique : « il s’agit du même papier mais entre la version 2011 et 2019 son surfaçage et donc sa blancheur ont été améliorés ». François Cayol nous l’avoue : pour la première édition, il était passé complètement à côté de cet aspect technique. Or si vous feuilletez « dessins nomades, tome II » ou même le tome I réimprimé en 2019 – et encore une fois, on vous y encourage – vous ressentirez cette satisfaction et cette fierté de l’objet créé et probablement un peu de l’aventure qu’a été l’impression.
Si la conception et la production de ce livre ont été une aventure dont nous voulions vous offrir un modeste aperçu, ce n’est évidemment rien à côté des émotions que vous éprouverez avec l’objet en mains. Par la méticulosité d’un travail pensé pour transmettre au mieux la poésie des voyages contés par François Cayol, ces « dessins nomades » auront la chance de transcender un destin a priori éphémère pour gagner – par le livre – un peu d’éternité…