Print’Story – Episode 4

Le rendez-vous s’était moyennement bien passé : le client était évidemment sollicité par des concurrents aux offres mirobolantes mais surtout il se plaignait d’un manque de réactivité suite à ses demandes de prix. Il se passait souvent deux ou trois jours avant qu’il ne reçoive ses devis. Michel tenta de justifier ces délais en disant qu’il tenait à voir personnellement les offres et que comme il ne rentrait pas tous les jours au bureau cela pouvait générer un peu d’attente. Antoine repris la main en expliquant à Michel que ce n’était pas le problème du client et que dorénavant les offres partiraient directement même s’il n’était pas là. Antoine était d’autant plus en colère qu’après avoir attendu en vain un devis trois jours le client avait confié une belle affaire à un concurrent et qu’il en attendait la livraison.

Sur la route du retour la discussion s’envenima encore, Michel prétendant que souvent les devis n’étaient pas clairs et qu’il préférait les valider. C’est ce moment qu’il choisit pour expliquer à Antoine que depuis que la nouvelle deviseuse suivait ses affaires il était contraint de procéder de la sorte pour éviter des erreurs.

Antoine lui répondit qu’il aurait dû lui en parler avant mais qu’il allait voir ça rapidement avec Natacha, la deviseuse.

Mais au fait :

Comment formaliser cet entretien avec Natacha qui pour l’instant semble anodin ?

Faut-il préparer un dossier avec des « preuves » dès maintenant ?

Est-il judicieux d’y convier le ou les plaignants ?

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Réponses élaborées par Morgane SCHLAUDER, Juriste en Droit Social à l’UNIIC – morgane.schlauder@uniic.org

Print’Story – Episode 3

Son commercial était arrivé à 6h30 et avec cette affaire, Antoine n’avait pas réussi à faire ce qu’il avait prévu ; ce serait pour ce soir, bien qu’il risque de rentrer tard. Après un café à la machine ils avaient pris la route un peu après 7h00. Antoine affectionnait ces moments de tête à tête pendant lesquels bien souvent son interlocuteur se livrait et lui rapportait ce que certains auraient considéré comme des potins mais qu’il prenait lui très au sérieux.

– Alors Michel, la petite ça pousse ? Quel âge a-t-elle maintenant ?
– Elle va avoir 6 ans et justement je voulais vous en parler : vous savez que mon épouse est infirmière et avec ses horaires c’est difficile pour elle de déposer Juliette à l’école le matin. Habituellement c’est moi qui m’en charge mais ce matin par exemple il a fallu demander à une voisine. Et quand je suis en déplacement et que je ne peux pas rentrer c’est la même chose.
– Je comprends bien mais vous voudriez quoi exactement ?
– Je me demandais si je ne pourrais pas avoir un secteur plus proche, mettons 200 km autour de l’imprimerie, ça m’éviterait de partir si tôt pour aller voir les clients et me permettrait de rentrer les soirs à la maison…
– Et donc pour compenser j’embauche un commercial supplémentaire !? Vous pensez que c’est raisonnable ? En plus vous allez forcément faire moins de chiffre, donc moins de commissions ! Vous y avez pensé ?
– Vous serez gagnant en frais de déplacements… Et sur un secteur plus petit je perdrai moins de temps en trajets et pourrai voir plus de prospects et de clients.
– Encore faut-il qu’il y ait matière à prospecter. Si c’était le cas je suppose que vous l’auriez fait sans m’en parler…
– De toute façon mon contrat ne précise pas de zone de démarchage et je suis censé faire 35 heures…
– Je regarderai et vous en reparlerai d’ici quelques jours mais pour l’instant rien ne change.
– Je ne suis pas le seul dans ce cas vous savez Monsieur Boulanger…
Aïe ! Antoine espérait qu’il était en règle avec les contrats des commerciaux… Il sentait qu’il allait s’emporter, aussi il changea de sujet et se promit de vérifier tout ça au plus vite.

Mais au fait :

Comment rédiger un contrat de commercial ?
Comment établir un avenant et y insérer de nouvelles clauses ?
Quels horaires, zones, clauses de non-concurrence et quelles contreparties éventuelles ?

 

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Réponses élaborées par Iris DELLOYE, Responsable du service Juridique et Social de l’UNIIC – iris.delloye@uniic.org

Print’Story – Episode 2

Antoine arriva sur le parking bien avant le changement de l’équipe de 6h00. Pendant longtemps il avait commencé de bonne heure, c’était « à la fraiche » qu’il abattait le plus de travail mais depuis quelque temps, il venait rarement aussi tôt car c’est lui qui emmenait maintenant Théo chez la nourrice, pour permettre à son épouse de se reposer car elle attendait le second ou la seconde, ils ne voulaient pas savoir. Aujourd’hui était particulier car il devait prendre la route avec un commercial dès 7h00, pour déjeuner avec un client à plus de 400 km.  Il avait donc décidé d’arriver de bonne heure pour expédier les affaires courantes et qu’elle n’est pas sa surprise de voir Maurice sortir de l’atelier, se diriger vers le coffre ouvert de sa 407 et y déposer des objets que la lueur blafarde de l’éclairage ne permettait pas à Antoine d’identifier. Le cariste ne l’avait pas vu, aussi Antoine hésita quelques secondes puis il se dirigea vers lui :

  • Bonjour Maurice, tout va bien ?
  • Oui, oui, euh, bonjour Monsieur Boulanger… Je rangeais mes affaires avant de partir…
  • Vous savez qu’il n’est pas encore l’heure je suppose ? Mais je peux savoir ce que vous emmenez ?
  • Ce sont mes affaires et, euh…, j’avais emprunté des gants et une balayette pour nettoyer ma voiture mais je les aurais ramenés demain…

Maurice était très mal à l’aise aussi Antoine décida d’ouvrir le coffre lui-même : pas une balayette mais deux, plus deux pelles, des savons et cinq paires de gants en caoutchouc ainsi que plusieurs exemplaires d’une revue régionale qui venait juste d’être imprimée. Tout ça était neuf et provenait de l’imprimerie. Antoine ne supportait pas les voleurs mais il n’avait jamais été confronté à une telle situation… Tout allait très vite dans sa tête : comment cet homme faisant partie du personnel depuis au moins 20 ans et qui passait pour un bon employé, père d’une famille nombreuse et dont l’épouse ne travaille pas avait-t’il pu en arriver là ?

  • Vous méritez la porte !

MAIS AU FAIT :

Quelle attitude tenir ? Le laisser partir et régler le problème plus tard ?

Chercher des témoins dans l’atelier et leur faire constater les faits ?

Faire des photos ?

Et quelles sanctions appliquer ?

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Réponses élaborées par Morgane SCHLAUDER, Juriste en Droit Social à l’UNIIC – morgane.schlauder@uniic.org

Print’Story – Episode 1

Chaque semaine, au travers de la vie quotidienne d’une imprimerie, nous vous proposons de participer à l’analyse et au décryptage des pièges auxquels Antoine, notre chef d’entreprise vedette est confronté. L’occasion pour vous de tester vos connaissances mais aussi de les remettre à jour avec l’aide de l’UNIIC…

Il repensait à ce que lui avait dit son père tout au long de ces années passées à ses côtés : « tu trouveras toujours des économies à faire mais ne quitte jamais la « fédé », c’est ta meilleure assurance ». Aujourd’hui la « fédé » est devenue l’UNIIC et Antoine sait ce qu’il doit à ce syndicat qui les a accompagnés lors du changement de statuts de l’entreprise. Il avait un frère et une sœur plus âgés que lui mais qui avaient suivis une toute autre voie et l’audit de l’UNIIC adossé au travail de l’avocat et de leur notaire avait été primordial.
C’est en conduisant vers l’imprimerie (il n’aimait pas cette expression « la boîte » qu’utilisait son père) qu’il voyait défiler d’anciens souvenirs et c’était souvent au volant de sa voiture qu’il remettait de l’ordre dans ses idées.
Il se revoyait dans cet atelier, fasciné par le mouvement incessant des pinces qui, avec une précision de métronome, prenait les cartes, blanches au départ, pour les insérer dans la mâchoire de l’Ofmi d’où elles ressortaient calligraphiées comme par miracle par une main invisible. Lui qui avait beaucoup de mal à former les lettres tel que l’aurait souhaité son instituteur ne comprenait pas pourquoi se donner tant de mal alors que la solution était là, devant lui.
Du haut de ses sept ans, il pensait que toute cette machinerie pourrait lui éviter bien des efforts et qu’il ne servait à rien d’apprendre à écrire. Vingt ans après Antoine avait repris l’entreprise familiale créée par son grand-père en 1951 et reprise par son père en 1970 après le décès du fondateur. À 65 ans, après 45 ans d’une vie professionnelle bien remplie, son père avait décidé de quitter l’entreprise non sans lui en avoir progressivement passé les commandes. Toutes les fois où son père l’emmenait « à la boîte » il passait des heures à regarder Paul, le vieux typo qui avait accompagné son père depuis ses débuts. Inlassablement il surveillait ses deux Ofmi rutilantes, tantôt ajoutant de l’encre dans l’une ou changeant la forme de l’autre. Lui était chargé de mettre le papier vierge en faisant attention à ne pas se faire « manger » le nez ou les sourcils par la barre de pinces, avertissement maintes et maintes fois prodigués par le personnel…
Tout cela lui revenait à l’esprit car il avait plusieurs demandes de stagiaires sur son bureau, certaines émanant d’élèves de troisième donc âgés de seulement 14 ans…

MAIS AU FAIT…

Pouvez-vous laisser un enfant mineur, même s’il s’agit du vôtre, utiliser une machine ou se promener dans les ateliers ? Que risquez-vous ?
Comment réagirait un inspecteur du travail ? Votre responsabilité serait-elle engagée en cas d’accident, seriez-vous couvert par votre assurance ? Comment accueillir des
stagiaires en toute légalité ?

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Réponses élaborées par Iris DELLOYE, Responsable du service Juridique et Social de l’UNIIC – iris.delloye@uniic.org