Topp imprimerie affirme ses choix
Cette semaine imprimeur à l’honneur vous emmène à la rencontre de TOPP Imprimerie, une TPE qui affirme haut et fort ses choix…
Le choix d’un métier
Quelques années après avoir obtenu son brevet de conducteur à l’école Estienne, René Anelot se lance et devient imprimeur. Il crée son activité en 1974 à Gallardon, une ville de 3500 âmes située à quelques encablures de Paris. Il commence en tant qu’artisan (dans le sous-sol familial: 150 m² tout de même).
Puis, la SARL voit le jour en 1980. L’entreprise continue d’évoluer et déménage en 1989 pour prendre place dans 700 m2 d’atelier. Éric, le fils de René grandit dans l’imprimerie. Il descend le week-end jouer dans les bennes de papier. Quand vient le temps des choix il est attiré par les fonctions commerciales mais reste attaché aux valeurs du métier familial. Il arrive dans l’entreprise en 1997 d’abord en alternance. Puis, il intègre la fabrication en 2003. Et, suite au départ à la retraite de son père René, il reprend les rênes de l’entreprise en 2006. « Quand je serai grand, je serai imprimeur », une devise qu’on partage de père en fils.
Le choix de produire propre
En 2004, TOPP Imprimerie est labellisé Imprim’vert. Comme beaucoup d’entreprises me direz-vous ? Oui mais à ceci près que le respect de l’environnement régit et impacte les investissements de l’entreprise. La démarche de labellisation a joué les révélateurs d’une conviction plus profonde qui a conduit à la réorganisation de l’entreprise. TOPP Imprimerie n’a pas de photogravure, pas de développement et n’investit dans un CTP que lorsque le respect de l’environnement est assuré, notamment concernant l’utilisation des solvants. La réflexion sur les produits utilisés pour le développement des plaques est accompagnée d’une réflexion sur l’UV ou l’utilisation d’encres biodégradables. Une démarche qui a permis à Eric de prendre du recul. À partir de la chimie du CTP, ont été pris en compte la gestion des déchets puis la prévention des risques vers une approche globalisante du poste du travail et une vraie démarche santé et sécurité aboutie. Un cheminement et une capacité à assumer des choix tranchés qui ne sont pas si fréquents et d’autant moins à l’échelle des TPE.
Le choix de la créativité
Topp imprimerie a fait le choix depuis des années de la créativité autant dans ses investissements avec des formats hybrides par exemple mais surtout avec le conseil. Tout a commencé dans les années 90 avec l’arrivée du premier Mac. L’entreprise a tourné ses efforts vers le pré-presse. Il a fallu recruter et faire évoluer les compétences de l’entreprise. La démarche a été complexe : l’entreprise n’était pas du tout informatisée pour les devis, la marche était d’autant plus haute. Un imprimeur de l’époque n’est pas un imprimeur de maintenant. Tout a bougé très vite alors que les entreprises et les personnels n’étaient pas prêts. Mais loin de se laisser emporter par cette révolution, Topp a fait le choix de l’expertise en développant un studio graphique. L’entreprise ne se laisse pas enfermer et réussit par ce biais à devenir maître d’œuvre. Centrée sur son expertise des technologies et des matières, elle développe des briques complémentaires : la conception graphique et un service logistique qui fait sa force. Une deuxième structure qui permet de marketer une deuxième offre et de toucher d’autres clients.
Le choix du territoire
Dans la droite ligne de cette démarche qui a fait naître deux entités se pose bien évidemment la question du web. Et au lieu de se lancer à corps perdu dans une démarche web qui aurait été mal pensée, l’entreprise s’en est raisonnablement tenue à mettre en place un site-vitrine. Opter pour le web-to-print sans réfléchir à la place que ça allait prendre aurait été se lancer dans la course au moins disant, où le consommateur a la charge globale et où le print est un print sans garantie : une vision à l’antithèse de l’idée du maître d’œuvre. Quand le prix et les délais sont les seuls critères de jugement, alors le clientélisme fait rage. Et, suite aux questionnements récents sur la sécurité des données, le clientélisme qui régit le low-cost en la matière commence à faire peur. Va-t-on vers une relocalisation de la production ? En tout les cas Eric Anelot l’appelle de ses vœux : « il faut recréer ce lien de territoire. »
Le choix de la collaboration
Et c’est bien dans cet esprit de lien de territoire qu’est né le pôle de production graphique : ADDIGRAPHIC. Cinq entreprises sont associées dans cette SAS. Ces cinq entreprises travaillent ensemble, se confortent, se renforcent pour répondre à des appels d’offre et se développer au-delà des limites de la région. Créé en 2008, le pôle est né au cœur de l’UNIIC Centre. Topp imprimerie est membre de l’UNIIC depuis bien longtemps mais plus que cela : René a intégré les instances de l’UNIIC à la création de son entreprise. Il avait un objectif simple : échanger avec ses confrères. René Anelot s’est engagé régionalement et nationalement avec une constance sans faille. Éric, son fils a suivi et a intégré l’UNIIC Centre : « l’émulation est intéressante. Il est essentiel de collaborer pour comprendre un métier dans son ensemble. » Éric a repris la suite de son père et siège au Conseil de perfectionnement du CFA de Tours. Instances de l’UNIIC, Conseil des CFA, administration des AGEFOS, tous ces mandats prennent du temps quand on sait que 90 % des entreprises sont des TPE mais pourtant il est important de trouver des actifs impliqués. Un défi assumé par l’UNIIC avec le renouvellement de son Bureau exécutif qui a vu arriver de nouvelles têtes, de nouveaux actifs et bien sûr de nouvelles énergies…