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Papier peint ou plutôt imprimé

Tissé ou intissé, préencollé, gauffré, doré, panoramique, fleuri, géométrique, à la planche ou numérique, le papier peint a ses codes et son univers.

Tradition & Reproduction

Et la France a ses traditions en la matière. Pas le papier peint losange orange et marron de tante Jacqueline mais plutôt le décor panoramique. Ces scènes immenses familières ou exotiques habillent encore les murs du monde entier. Des lés produits dans les règles de l’art à la Manufacture Zuber dans le Haut-Rhin. Dans les règles de l’art ? Oui une impression à la planche dans la pure tradition du XIXème siècle. Les papiers fabriqués comme autrefois sont imprimés à la main avec des encres fabriquées en interne selon la recette traditionnelle avec des planches en poirier gravées il y a 200 ans. Pour 24 exemplaires d’un décor en 32 lés il faudra un an. La technique est traditionnelle et les codes visuels également. Dans la grande tradition française du panoramique, ces décors représentent une vision assez peu réaliste du monde, plutôt idyllique et ils séduisent Madonna, la Maison Blanche, l’hôtel Impérial à New Dehli ou le George V à Paris.

Présentation de la Manufacture Zuber dans le Haut-Rhin, seule entreprise au monde à produire des décors panoramiques imprimés à la planche.

Les institutions qui n’ont pas les moyens de la Maison Blanche ou des stars de la pop peuvent s’offrir une reproduction d’InCreation. “Vous avez un papier peint ancien endommagé ? S’il est libre de droit, nous numérisons motifs et couleurs sur place ou à partir d’un échantillon, nous reconstituons le motif du papier original, et nous imprimons pour vous la surface nécessaire.” Et ces reproductions s’exposent jusqu’au Chili…

Création & Edition

Increation crée également ses propres papiers. Et d’ailleurs lorsqu’on se rend sur le site on lit : “créateur, éditeur et imprimeur de papier peint” et ce ne sont pas les seuls comme beaucoup d’entreprises dans ce domaine, la société n’hésite pas à enfiler le chapeau du créatif pour s’assurer de la valeur. En effet, avec le renouveau du papier peint, deux marchés évoluent en parallèle : une production de masse qui produit les rouleaux disponibles dans les grandes surfaces de bricolage et de décoration, imprimés en hélio et assez peu imprimé en France. Et de l’autre côté les petites séries qui permettent aux décorateurs et aux designers de devenir les éditeurs de leur propre collections. Comme le font Increation, Conceptuwall ou Neodko et bien d’autres.

Pourvu qu’ils soient traités, les papiers peints s’invitent même en extérieur ou dans des pièces humides. La société italienne Wall&Deco s’en est d’ailleurs fait une spécialité…

Plus généralement, en décoration on assiste à une connexion réussie entre technique et créativité. Les créatifs conçoivent leurs projets en s’appuyant sur les possibilités techniques qu’offre l’imprimé et de leur côté les professionnels s’appuient sur le savoir-faire des créatifs pour développer de nouvelles offres.

Et pour plonger dans ces belles perspectives d’avenir comme dans la tradition il est un Musée exceptionnel qu’il ne faut pas manquer d’aller visiter. Il trône en face de la manufacture Zuber à Rixheim: le musée du papier peint. Le musée conserve 150 000 papiers peints et 500 à 1000 nouveaux chaque année. Et jusqu’à la fin 2018 le musée présente les papiers peints du futur enrichis et/ou technologiques, ils questionnent l’adéquation entre usage et fonction.

Une tradition qui renaît, à suivre donc…