Journée technique “Grand format”, retour en images

Assurant lors de son discours introductif que l’UNIIC avait la volonté de “remettre le grand format au cœur de l’échiquier”, Guillaume Trias, à la fois membre du Bureau exécutif de l’UNIIC et dirigeant de Nuances Impression, rappelait également qu’au-delà des positionnements stratégiques de chacun, il s’agissait souvent de répondre aux “mêmes clients” et d’apporter des solutions à de “mêmes problématiques”. Un mouvement de convergences croisées qui voit les initiatives de diversification s’intensifier chez les imprimeurs, de plus en plus convaincus qu’à couvrir des gammes de produits à la fois plus étendus et complémentaires, on s’inscrit de façon pertinente dans un phénomène de désegmentation de la communication.

Retour en images (commentées) sur une journée technique organisée en partenariat avec HP et Caractère, sur le thème du “Grand format” :

La terrasse panoramique du siège d’HP offrait pour cette journée technique un cadre privilégié.

Via des démonstrations commentées sur Latex R2000 & Latex 1500 (en direct et par écran interposé, depuis le site barcelonais de la marque), ainsi que des ateliers animés sur place sur latex 315 Print & Cut, Stitch S500 et Pagewide XL, HP a fait valoir un ensemble d’applications à même, pour un imprimeur dit “Labeur” de “toucher de nouveaux marchés et compléter son offre”. Ici à gauche, Nadine Lalanne (HP) en discussion avec Janette Cacioppo (BS2I).

Au gré des interventions techniques qui ont rythmé la journée, l’accent a notamment été mis sur la variété des supports imprimables, en soulignant notamment combien certains marchés – celui de la décoration, tout particulièrement – représentaient de sérieuses opportunités de développement . “Aujourd’hui moins de 1 % du marché potentiel de la décoration est imprimé en digital” précise notamment Jonathan Sido (Brand Management Group), laissant entendre que telle proportion allait forcément exploser ces prochaines années.

Sébastien Tison, Responsable Développement du Marché Arts Graphiques (à droite), rappelait, en évoquant la gamme HP Pagewide XL, combien “ce type de machines, autour de 20 000 euros en entrée de gamme, intéresse beaucoup les enseignes de grande distribution”. De quoi s’interroger sur le repositionnement (nécessaire ?) des imprimeurs de métier, à l’heure où certains clients tentent la désintermédiation… Et si la clé constituait à devancer ce type de besoins dans une offre globale ?

Christophe Villar, Directeur de Projet chez Graphic Audit Consulting, expert certifié UGRA qui accompagne les entreprises pour l’obtention de la certification PSO, rappelait combien “la colorimétrie est une problématique toujours centrale chez les donneurs d’ordre, notamment dans les marchés du luxe”. Un constat renforcé par la baisse des tirages moyens, au profit de retirages plus fréquents. “Il faut sortir du subjectif” estime-t-il, évoquant la persistante omniprésence “d’opérateurs travaillant à l’intuition, en ne se fiant qu’à leur œil”. Pour rappel, Christophe Villar conduit également une solution collective baptisée UNIIC’COLOR.

Alors que les problématiques liées à la pose des supports imprimés (garanties qualitatives, respect d’une réglementation de plus en plus exigeante et croissance de nouveaux marchés réclamant de nouvelles compétences) ont été présentées par Rémy Falaize (ResoSign), la question sensible du recyclage des supports “grands format” a permis de clore la journée. C’est Hélène de La Moureyre (Bilum) qui s’est attachée à décrire le concept d’upcycling, consistant ici à réutiliser des bâches pour confectionner des objets uniques : sacs, trousses, carnets, agendas etc. Une seconde vie qui, dit-elle, voit “certains annonceurs passer par nous plutôt que de faire fabriquer des sacs en Chine pour leurs clients, leurs congressistes etc”.

A venir dans un prochain numéro d’Acteurs Graphiques, un résumé plus complet de cette journée…

Quand les Youtubeurs parlent de l’imprimerie

Dans le cadre d’une initiative portée par l’IDEP, le Youtubeur Dave Sheik (200 000 abonnés, excusez du peu) s’est fendu d’une vidéo de 9 minutes, intitulée “La fin de l’imprimerie ?” (SPOILER : Non).  Après s’être rendu notamment au Musée de l’Imprimerie de Malesherbes et à l’imprimerie Laballery à Clamecy, Dave Sheik remonte le fil du temps sans oublier de préciser qu’il s’agit de métiers mouvants, en constante adaptation. Avec près de 23 000 vues en quelques jours, l’opération est d’ores et déjà un succès, l’IDEP ayant tenu à “faire connaître les métiers des Industries graphiques à un public jeune, les 16 -25 ans, amateurs de vidéos de vulgarisation historique”.

… Nous ne résistons pas, au passage, à compléter le propos en partageant également la vidéo de Max Bird ci-dessous, qui a le mérite de répondre – moyennant un ton plus extraverti – au raccourci tenace selon lequel la production de papier participerait à la déforestation (SPOILER : Non, toujours pas).

Print’Story – Episode 65

Antoine est parti déjeuner avec Alexia, une amie de longue date. Celle-ci lui raconte son découragement après plusieurs mois passés à négocier un accord collectif sur le temps de travail dans son entreprise.

L’accord était sur le point d’être conclu, mais elle a entendu dire que le syndicat majoritaire (dont le taux de représentativité est de 43 % dans son entreprise) ne serait finalement plus aussi résolu à le signer. Des mois de négociation pourraient ainsi tomber à l’eau, d’autant plus qu’un autre syndicat (17 %) serait enclin à suivre le même chemin…

Antoine solliciterait bien l’avis de l’UNIIC sur ce point, avant de s’avancer à lui répondre… Après tout, depuis les ordonnances, il existe d’autres voies pour conclure un accord collectif.

Est-ce qu’elle ne pourrait pas compter par exemple sur les deux syndicats toujours favorables à l’accord (pesant respectivement 30 % et 10 %) pour conclure l’accord même si ceux-ci ne représentent pas à eux deux 50 % des suffrages ?

Mais au fait :

Comment est conclu un accord collectif d’entreprise ?
Comment conclure un accord d’entreprise en l’absence de délégués syndicaux ?

Lire la réponse de l’UNIIC

Réponse élaborée par Sabrina SEHRINE, étudiante en Master I de droit social à l’Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne  et stagiaire à l’UNIIC sous la direction d’Iris DELLOYE-NICLAS – iris.delloye@uniic.org.

L’imprimé publicitaire menacé ?

Alors que le tentaculaire projet de Loi « anti-gaspillage pour une économie circulaire », lui-même consécutif à l’édiction en avril 2018 d’une « Feuille de route de l’économie circulaire », promet la création de nouvelles filières REP et s’arrête notamment sur les problématiques liées au recyclage et/ou au réemploi des matières plastiques, préconisant au passage un système de consignes qui serait alors géré par un nouvel éco-organisme, Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la Transition Ecologique, a fait savoir qu’une « Mission publicité » était également en réflexion.

Si à ce jour l’emploi du conditionnel est encore de rigueur, les axes autour desquels cette mission serait construite semblent s’appuyer sur une volonté de réduction des volumes de prospectus publicitaires distribués, d’incitation à apposer des autocollants « Stop Pub » sur les boites aux lettres, voire – si l’on s’en réfère aux quelques amendements déposés – de basculer vers un modèle d’opt-in active et donc vers un « Oui Pub ».

L’UNIIC reste évidemment vigilante et ne manquera pas de rappeler les répercussions sévères qu’aurait la généralisation d’un tel dispositif – celui de la normalisation du Oui Pub – sur la Filière dans son entier, tant en termes d’emplois que d’activité économique.

Plus encore, nous ne saurions souligner les impasses environnementales vers lesquelles peuvent paradoxalement mener une cabale contre des produits imprimés à la fois mal définis et injustement amalgamés les uns aux autres, dans un contexte général de dématérialisation de la communication. Une dématérialisation dont les impacts environnementaux affleurent enfin et indiquent de tout autres priorités : sortir d’une surconsommation numérique galopante, laquelle s’appuie justement sur des prétextes verts fallacieux…

Relire notre article : Le prospectus, bouc émissaire du greenwashing ?

Presse – Franck Riester énumère les enjeux prioritaires

Au sein d’un discours fleuve prononcé à l’occasion du dîner de la Fête de l’Humanité, le jeudi 12 septembre 2019, Franck Riester, Ministre de la Culture, a balayé nombre de sujets incontournables, dont nous extrayons arbitrairement quelques passages…

– Sur le droit voisin pour les agences et éditeurs de presse : « La valeur que vous créez est aujourd’hui accaparée par les plateformes et les moteurs de recherche, qui réutilisent vos contenus sans les rémunérer, alors même qu’ils engendrent d’importants revenus publicitaires. La France est le premier pays européen à transposer la directive droit d’auteur sur ce sujet. (…) Nous mettons ainsi fin au pillage organisé des contenus par ceux qui ne les produisent pas. »

Notons que les médias « producteurs de contenus » qui visent à être protégés ici sont souvent des médias print. S’il existe bien sûr d’évidents contre-exemples (citons notamment Médiapart) la problématique liée à la réutilisation abusive de contenus s’observe en effet quasi-exclusivement dans la sphère numérique, qui a vu certaines plateformes brouiller les repères entre ce qui relève du rôle de l’intermédiaire, et ce qui relève du rôle de média à proprement parler.

Sur la réforme de la loi Bichet : « L’information politique et générale garde un droit d’accès absolu au réseau de distribution. Les titres CPPAP sont distribués dans le cadre d’un assortiment, défini par accord interprofessionnel. Pour les autres titres, l’avis du diffuseur permettra de mieux valoriser les titres les plus à même de rencontrer l’intérêt des lecteurs. Il étend les principes fondamentaux de la loi Bichet aux kiosques et agrégateurs numériques. »

Tiraillée entre la nécessité de préserver une pluralité maximale de l’offre, et la volonté de répondre aux problématiques d’encombrement avancées par nombre de revendeurs, bien en peine de disposer sur leurs modestes étales l’ensemble des titres qu’ils étaient pourtant tenus de proposer, la réforme de la Loi Bichet se voulait ménager et soulager les 24 000 points de ventes encore recensés en 2018, censés distribuer non moins de 6000 titres. L’objectif : substituer aux obligations d’exhaustivité la possibilité de proposer des « assortiments », en fonction notamment de la demande locale et de l’expertise de terrain des kiosquiers…

Sur le statut de la Presse en ligne : « Je vais confier à Laurence Franceschini, présidente de la CPPAP, une mission de réflexion sur ce sujet. Je sais que certains acteurs souhaiteraient que le critère « du contenu utilisant essentiellement le mode écrit », qui sert à définir le service de presse en ligne par analogie avec la publication de presse, soit abandonné. Une large concertation avec l’ensemble des acteurs permettra de faire émerger l’ensemble des demandes et de nous aider à adapter nos outils juridiques aux nouvelles attentes des lecteurs. Les conclusions me seront remises à la fin de l’année. En 10 ans, beaucoup de progrès ont été accomplis pour que les éléments principaux du régime économique de la presse bénéficient à plein aux services de presse en ligne :

–         Accès au fonds stratégique du développement de la presse,

–         TVA à taux super réduit,

–         Création des aides à l’émergence,

–         Soutien à l’actionnariat individuel (amendement Charb, etc.),

–         Accès aux annonces judiciaires et légales à partir de l’année prochaine.

Ces progrès ne sont cependant pas complets dans le domaine des aides au pluralisme. Des travaux sont en cours depuis plusieurs mois. »

Après des remontrances répétées de la part des autorités Européennes envers la France, laquelle appliquait de sa propre initiative à la Presse en ligne le même taux de TVA – dit « super réduit » – que celui de la Presse papier (et ce alors que le taux légal pour ces publications était fixé à 19,6 %, la Presse en ligne étant alors assimilée à un « service »), Bruxelles avait fini par valider, fin 2018, une harmonisation desdits taux de TVA. Le prochain objectif pour les acteurs du numérique consiste semble-t-il à faire rentrer dans la définition « Presse » les contenus audiovisuels (vidéos, podcasts etc.) qui constituent une part de plus en plus importante de leur offre…

Sur la responsabilité environnementale de la Presse : « Les objectifs doivent être réalistes et tenir compte des réalités économiques de chaque secteur. Concernant le vôtre, des décisions importantes devront être prises dans les prochaines semaines. Je pense au projet de loi économie circulaire, qui prévoit à ce stade l’extinction de la possibilité pour les éditeurs de presse de contribuer en nature en 2023. Vous nous avez transmis de nouvelles analyses juridiques, que nous avons partagées avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Le point va être réexaminé. En tout état de cause, si cette lecture était confirmée, des mécanismes de substitution seraient à envisager. Je pense aussi à une mesure réglementaire plus immédiate, relative à l’utilisation des huiles minérales dans les encres. Vous savez que cette utilisation pose un grave problème de santé publique que nous ne pouvons pas ignorer. Nous devons trouver des solutions alternatives. Sur tous ces sujets, nous sommes à l’écoute de vos observations et de vos propositions. Des échanges nourris ont eu lieu durant l’été entre mes services, ceux du Ministère de la Transition écologique et solidaire, et les équipes des organisations qui vous représentent. Ils se poursuivront dans les prochaines semaines. Je veillerai à ce que les décisions prises soient soutenables pour vos entreprises. Soyez-en assurés. »

Certainement convient-il de rebondir sur les propos du Ministre, soulignant que « Les objectifs doivent être réalistes et tenir compte des réalités économiques de chaque secteur »… Car sur le sujet des huiles minérales contenues dans les encres, aucune « solution alternative » existante ne saurait malheureusement à ce jour assurer la continuité de la production imprimée et l’intégrité des modèles économiques associés. L’UNIIC a toutefois pris le sujet à bras le corps et joué son rôle (depuis 2015 maintenant) auprès de CITEO, mais aussi des metteurs sur le marché comme des fournisseurs d’encres et de colles, au sein d’un groupe de travail pour anticiper une réglementation sanitaire à ce sujet. De fait, ces « alternatives » restent à travailler et si certaines pistes sont d’ores et déjà prometteuses, des tests plus longs sont nécessaires. Restez à l’écoute, des informations complémentaires sont à venir sur ce sujet…

Quo Vadis porte haut l’agenda made in France

Objet toujours indispensable de la rentrée, chez les grands et les moins grands, l’agenda papier offre une résistance remarquable aux alternatives numériques. Alors que le smartphone s’est effectivement imposé en outil à tout faire, certains continuent de miser sur la matérialité pour faire de l’agenda papier un objet toujours pratique et de plus en plus séduisant. C’est le cas notamment de notre adhérent Quo Vadis, qui ne cesse d’investir pour porter haut l’agenda Made in France…

L’imprimerie Pollina en pointe sur le manuel scolaire

La refonte (tardive) des programmes scolaires pour les collèges et lycées, consécutive à la réforme du BAC, n’a pas manqué de mobiliser les acteurs de l’édition. L’objectif : proposer en temps et en heure des manuels scolaires parfaitement adaptés. En bout de chaîne, l’imprimeur n’est pas en reste et c’est notre adhérent – l’imprimerie Pollina – qui expliquait au micro de France 2 comment ces tirages avaient été anticipés…