Papier peint ou plutôt imprimé

Tissé ou intissé, préencollé, gauffré, doré, panoramique, fleuri, géométrique, à la planche ou numérique, le papier peint a ses codes et son univers.

Tradition & Reproduction

Et la France a ses traditions en la matière. Pas le papier peint losange orange et marron de tante Jacqueline mais plutôt le décor panoramique. Ces scènes immenses familières ou exotiques habillent encore les murs du monde entier. Des lés produits dans les règles de l’art à la Manufacture Zuber dans le Haut-Rhin. Dans les règles de l’art ? Oui une impression à la planche dans la pure tradition du XIXème siècle. Les papiers fabriqués comme autrefois sont imprimés à la main avec des encres fabriquées en interne selon la recette traditionnelle avec des planches en poirier gravées il y a 200 ans. Pour 24 exemplaires d’un décor en 32 lés il faudra un an. La technique est traditionnelle et les codes visuels également. Dans la grande tradition française du panoramique, ces décors représentent une vision assez peu réaliste du monde, plutôt idyllique et ils séduisent Madonna, la Maison Blanche, l’hôtel Impérial à New Dehli ou le George V à Paris.

Présentation de la Manufacture Zuber dans le Haut-Rhin, seule entreprise au monde à produire des décors panoramiques imprimés à la planche.

Les institutions qui n’ont pas les moyens de la Maison Blanche ou des stars de la pop peuvent s’offrir une reproduction d’InCreation. “Vous avez un papier peint ancien endommagé ? S’il est libre de droit, nous numérisons motifs et couleurs sur place ou à partir d’un échantillon, nous reconstituons le motif du papier original, et nous imprimons pour vous la surface nécessaire.” Et ces reproductions s’exposent jusqu’au Chili…

Création & Edition

Increation crée également ses propres papiers. Et d’ailleurs lorsqu’on se rend sur le site on lit : “créateur, éditeur et imprimeur de papier peint” et ce ne sont pas les seuls comme beaucoup d’entreprises dans ce domaine, la société n’hésite pas à enfiler le chapeau du créatif pour s’assurer de la valeur. En effet, avec le renouveau du papier peint, deux marchés évoluent en parallèle : une production de masse qui produit les rouleaux disponibles dans les grandes surfaces de bricolage et de décoration, imprimés en hélio et assez peu imprimé en France. Et de l’autre côté les petites séries qui permettent aux décorateurs et aux designers de devenir les éditeurs de leur propre collections. Comme le font Increation, Conceptuwall ou Neodko et bien d’autres.

Pourvu qu’ils soient traités, les papiers peints s’invitent même en extérieur ou dans des pièces humides. La société italienne Wall&Deco s’en est d’ailleurs fait une spécialité…

Plus généralement, en décoration on assiste à une connexion réussie entre technique et créativité. Les créatifs conçoivent leurs projets en s’appuyant sur les possibilités techniques qu’offre l’imprimé et de leur côté les professionnels s’appuient sur le savoir-faire des créatifs pour développer de nouvelles offres.

Et pour plonger dans ces belles perspectives d’avenir comme dans la tradition il est un Musée exceptionnel qu’il ne faut pas manquer d’aller visiter. Il trône en face de la manufacture Zuber à Rixheim: le musée du papier peint. Le musée conserve 150 000 papiers peints et 500 à 1000 nouveaux chaque année. Et jusqu’à la fin 2018 le musée présente les papiers peints du futur enrichis et/ou technologiques, ils questionnent l’adéquation entre usage et fonction.

Une tradition qui renaît, à suivre donc…

Huiles minérales ou pas

Utilisez-vous des huiles minérales ? Telle est la question.

Les huiles minérales posent problème pour le recyclage du papier. Dérivées des hydrocarbures, ces substances contenues dans les encres des impressions Coldset et Heatset contaminent les autres supports et les contenants et sont donc des perturbateurs de recyclage. L’UNIIC a pris le sujet à bras le corps et joué son rôle (depuis 2015 maintenant) auprès de CITEO, mais aussi des metteurs sur le marché comme des fournisseurs d’encres et de colles au sein d’un groupe de travail pour anticiper une réglementation sanitaire à ce sujet.

Dans ce cadre, les emballages et papiers graphiques ont fait l’objet d’expérimentations et pour qu’une traçabilité correcte puisse être effectuée sans heurts pour les imprimeurs, l’UNIIC a obtenu que ce soit les fournisseurs de consommables qui accompagnent la livraison de leurs encres et colles d’une attestation stipulant l’absence d’huiles minérales dans leurs produits. Ce document de suivi existe. Réclamez le auprès de vos fournisseurs. Une attestation que vous transmettrez ensuite à vos clients puisque l’éco-conception engage la responsabilité du metteur sur le marché. Pas de panique, sachez qu’il existe des alternatives avec les huiles végétales notamment et des tests grandeur nature et multi-produits, chez Léonce DEPREZ, ont permis de vérifier que ce changement n’avait pas d’impact sur le flux de production ou sur le rendu final de la production.

Très bien mais qu’en est-il concrètement pour votre entreprise ?

La première chose est de savoir si vous êtes concerné ou non. Pour ça l’UNIIC et CITEO vous proposent un arbre d’auto-diagnostic très simple.

Je fais mon auto-diagnostic (l’arbre d’auto-diagnostic et suivi d’une Foire Aux Questions)

Et si vous avez encore quelques questions Matthieu Prévost, responsable environnement vous répondra avec plaisir. Contactez Matthieu Prévost.

Topp imprimerie affirme ses choix

Cette semaine imprimeur à l’honneur vous emmène à la rencontre de TOPP Imprimerie, une TPE qui affirme haut et fort ses choix…

Le choix d’un métier

Quelques années après avoir obtenu son brevet de conducteur à l’école Estienne, René Anelot se lance et devient imprimeur. Il crée son activité en 1974 à Gallardon, une ville de 3500 âmes située à quelques encablures de Paris. Il commence en tant qu’artisan (dans le sous-sol familial: 150 m² tout de même).

Au départ, Topp Imprimerie occupait le sous-sol de la maison familiale

Puis, la SARL voit le jour en 1980. L’entreprise continue d’évoluer et déménage en 1989 pour prendre place dans 700 m2 d’atelier. Éric, le fils de René grandit dans l’imprimerie. Il descend le week-end jouer dans les bennes de papier. Quand vient le temps des choix il est attiré par les fonctions commerciales mais reste attaché aux valeurs du métier familial. Il arrive dans l’entreprise en 1997 d’abord en alternance. Puis, il intègre la fabrication en 2003. Et, suite au départ à la retraite de son père René, il reprend les rênes de l’entreprise en 2006. « Quand je serai grand, je serai imprimeur », une devise qu’on partage de père en fils.

Le choix de produire propre

En 2004, TOPP Imprimerie est labellisé Imprim’vert. Comme beaucoup d’entreprises me direz-vous ? Oui mais à ceci près que le respect de l’environnement régit et impacte les investissements de l’entreprise. La démarche de labellisation a joué les révélateurs d’une conviction plus profonde qui a conduit à la réorganisation de l’entreprise. TOPP Imprimerie n’a pas de photogravure, pas de développement et n’investit dans un CTP que lorsque le respect de l’environnement est assuré, notamment concernant l’utilisation des solvants. La réflexion sur les produits utilisés pour le développement des plaques est accompagnée d’une réflexion sur l’UV ou l’utilisation d’encres biodégradables. Une démarche qui a permis à Eric de prendre du recul. À partir de la chimie du CTP, ont été pris en compte la gestion des déchets puis la prévention des risques vers une approche globalisante du poste du travail et une vraie démarche santé et sécurité aboutie. Un cheminement et une capacité à assumer des choix tranchés qui ne sont pas si fréquents et d’autant moins à l’échelle des TPE.

Le choix de la créativité

Topp imprimerie a fait le choix depuis des années de la créativité autant dans ses investissements avec des formats hybrides par exemple mais surtout avec le conseil. Tout a commencé dans les années 90 avec l’arrivée du premier Mac. L’entreprise a tourné ses efforts vers le pré-presse. Il a fallu recruter et faire évoluer les compétences de l’entreprise. La démarche a été complexe : l’entreprise n’était pas du tout informatisée pour les devis, la marche était d’autant plus haute. Un imprimeur de l’époque n’est pas un imprimeur de maintenant. Tout a bougé très vite alors que les entreprises et les personnels n’étaient pas prêts. Mais loin de se laisser emporter par cette révolution, Topp a fait le choix de l’expertise en développant un studio graphique. L’entreprise ne se laisse pas enfermer et réussit par ce biais à devenir maître d’œuvre. Centrée sur son expertise des technologies et des matières, elle développe des briques complémentaires : la conception graphique et un service logistique qui fait sa force. Une deuxième structure qui permet de marketer une deuxième offre et de toucher d’autres clients.

Le choix du territoire

Dans la droite ligne de cette démarche qui a fait naître deux entités se pose bien évidemment la question du web. Et au lieu de se lancer à corps perdu dans une démarche web qui aurait été mal pensée, l’entreprise s’en est raisonnablement tenue à mettre en place un site-vitrine. Opter pour le web-to-print sans réfléchir à la place que ça allait prendre aurait été se lancer dans la course au moins disant, où le consommateur a la charge globale et où le print est un print sans garantie : une vision à l’antithèse de l’idée du maître d’œuvre. Quand le prix et les délais sont les seuls critères de jugement, alors le clientélisme fait rage. Et, suite aux questionnements récents sur la sécurité des données, le clientélisme qui régit le low-cost en la matière commence à faire peur. Va-t-on vers une relocalisation de la production ? En tout les cas Eric Anelot l’appelle de ses vœux : « il faut recréer ce lien de territoire. »

Le choix de la collaboration

Et c’est bien dans cet esprit de lien de territoire qu’est né le pôle de production graphique : ADDIGRAPHIC. Cinq entreprises sont associées dans cette SAS. Ces cinq entreprises travaillent ensemble, se confortent, se renforcent pour répondre à des appels d’offre et se développer au-delà des limites de la région. Créé en 2008, le pôle est né au cœur de l’UNIIC Centre. Topp imprimerie est membre de l’UNIIC depuis bien longtemps mais plus que cela : René a intégré les instances de l’UNIIC à la création de son entreprise. Il avait un objectif simple : échanger avec ses confrères. René Anelot s’est engagé régionalement et nationalement avec une constance sans faille. Éric, son fils a suivi et a intégré l’UNIIC Centre : « l’émulation est intéressante. Il est essentiel de collaborer pour comprendre un métier dans son ensemble. » Éric a repris la suite de son père et siège au Conseil de perfectionnement du CFA de Tours. Instances de l’UNIIC, Conseil des CFA, administration des AGEFOS, tous ces mandats prennent du temps quand on sait que 90 % des entreprises sont des TPE mais pourtant il est important de trouver des actifs impliqués. Un défi assumé par l’UNIIC avec le renouvellement de son Bureau exécutif qui a vu arriver de nouvelles têtes, de nouveaux actifs et bien sûr de nouvelles énergies…

Santé & Sécurité l’UNIIC vous accompagne

Deux Conventions Nationales d’Objectif vous permettent de bénéficier d’aides substantielles pour réaliser vos projets en matière de Santé & Sécurité au travail.

Luttez contre les Troubles Musculo Squelettiques (TMS)

Cette aide s’adresse exclusivement aux petites et moyennes entreprises de 1 à 49 salariés en France. Elle vous permet d’acheter du matériel et/ou des équipements pour réduire les contraintes physiques en particulier lors de manutentions manuelles de charges, d’efforts répétitifs ou de postures contraignantes, mais également la réalisation de formations adaptées pour les salariés concernés.

Plafonnée à 25000 €, TMS Pros Action finance à hauteur de 50 % cet investissement hors taxes (HT) pour un minimum de 2000 € HT.

  • Etape 1 : réservation sur devis.
  • Etape 2 : Confirmation sur bon de commande.
  • Etape 3 : Versement de l’aide sur présentation de la facture.

Imprimerie de labeur: tout est dans le nom. Les manutentions manuelles sont légions dans nos entreprises alors lancez-vous, équipez-vous, l’UNIIC vous aide.

L’UNIIC vous accompagne

Ce soutien est issu d’une Convention Nationale d’Objectif transverse conclue par l’UNIIC (seule organisation représentant le labeur reconnue par la CNAM). Elle concerne le labeur mais également les autres techniques d’impression.

Mais cette Convention va plus loin puisqu’elle permet à l’ensemble de nos TPE et PME de bénéficier d’aides substantielles relatives à leurs projets en matière de santé et de sécurité au travail y compris des investissements matériel qui améliorent l’environnement de travail (machine plus silencieuse par exemple). Les formations aux premiers secours sont gratuites pour les entreprises cotisant aux AGEFOS PME CGM.

Enfin, l’UNIIC vous propose ses solutions de diagnostic et d’accompagnements pour vous aider dans le montage de vos projets.

Que demandez de plus ? Alors allez-y foncez !

Pour tout renseignement, contactez chantal.richardeau@uniic.org, Responsable Santé & Sécurité

Actions & événements UNIIC, le récap’ !

Vous trouverez ci-dessous le récapitulatif des actions et manifestations professionnelles auxquelles l’UNIIC participe, en qualité d’organisateur ou de partenaire. N’hésitez pas à venir régulièrement, nous tenons cette page à jour…

Livre, lecture et environnement, une histoire à poursuivre

Ne manquez pas la première journée consacrée à la filière durable du livre et de la lecture, à la Bibliothèque nationale de France, le Mardi 4 décembre 2018, avant une seconde journée qui se tiendra au Centre national du livre en mars 2019.

Programme & inscription

UNIIC’COLOR

 L’UNIIC propose sa solution collective baptisée UNIIC’COLOR : un accompagnement professionnel, une prise en charge à 70 % et un reste à charge minimum doivent permettre aux imprimeurs français de rejoindre le peloton de tête des imprimeurs européens en matière de colorimétrie.

Informations complémentaires et prise de contact…

EIPIT

Pour accompagner les imprimeurs dans les transformations engendrées par le digital l’UNIIC a initié l’opération EIPIT : Électronique Imprimée Pour les Imprimeurs Transformateurs.
Il s’agit d’un projet global à destination des TPE/PME. Ne passez pas à côté de cette opportunité.

Informations complémentaires et prise de contact…

La Frenchprint – Valorisons nos savoir-faire

La Frenchprint réunit des initiatives d’excellence afin de mettre en avant les imprimeurs français et leurs partenaires au travers de leurs pratiques vertueuses et assène un message simple : Imprimez en France !

Informations complémentaires et téléchargement des logos…

Uniic’Tour à Lille, de la communication au livre

Fort d’un succès qui ne se tarit pas, l’Uniic’Tour faisait étape à Lille…

L’occasion bien sûr de revenir, avec Marie-Laure Lerolle, sur l’étude IPSOS dédiée à mesurer les impacts de la dématérialisation, en contextualisant la chose dans la foulée via un focus sur les dépenses de communication dans les Hauts-de-France, avec Xavier Guillon (France Pub). Les débats n’ont alors pas manqué de dériver – à raison – vers la possibilité de voir éclore un “Opt In” généralisé à l’encontre des Imprimés Sans Adresse (ISA), l’idée étant peut-être d’appliquer une “stratégie du consentement” à divers canaux de communication, le prospectus étant tout particulièrement visé suite à l’enquête de l’UFC Que Choisir. Une perspective toutefois peu crédible, selon Xavier Guillon : “Les ISA n’ont pas baissé parce que dans le cocktail d’informations et de supports utilisés par les annonceurs, ils gardent un sens important. C’est même beaucoup plus que ça : ils en ont besoin ! C’est en quelque sorte la position avancée du magasin et la distribution d’ISA est directement liée à leur chiffre d’affaires”. Une efficacité que personne ne saurait contester, pas plus que les répercussions sévères qu’aurait la généralisation d’un “Oui Pub” (puisque c’est bien de cela dont il s’agit) en termes d’emplois et d’activité économique. “Pour autant, à Amsterdam, ils sont déjà passés au 100 % adressé” souligne, prudent, Pascal Bovéro, Délégué général de l’UNIIC. “L’ISA, c’est la garantie de l’anonymisation” ajoute-t-il toutefois, faisant ainsi écho aux problématiques largement évoquées plus tôt par Marie-Laure Lerolle, concernant les stratégies mises en place pour récupérer/valoriser de la data, par des biais souvent numériques, avec en corollaire la question des limites à y apposer, notamment mises en lumière par l’adoption récente du RGPD. Un sujet toutefois complexe car – ne nous y trompons pas – la valorisation des données personnelles est très loin d’être étrangère au développement du print lui-même, notamment pour faire de la spécialisation et de l’hyper ciblage. Pour autant, c’est bien l’efficacité intrinsèque – presque organique – du print qui lui vaut d’être un tel atout de communication, en dépit aussi des coûts qu’il peut générer… “Nous essayons constamment de trouver la bonne équation économique, sachant qu’on ne peut pas transiger avec les coûts postaux” admet François Delacroix (Responsable communication chez Damart). Mais le piège serait bien de considérer qu’il existe un ROI supposé voire invariable, directement attaché à un support, quand Xavier Guillon n’a de cesse de rappeler que le rapport de cause à effets est beaucoup plus subtil… “Il est très difficile de mesurer vraiment la rentabilité d’un média ou d’un support. Mais sur la durée, quand un média fait l’objet d’investissements soutenus, cela se traduira par des retours sur investissement. C’est peut-être là la seule règle qu’il faille retenir. On voudrait mesurer autrement qu’a posteriori, mais ce n’est pas forcément possible” développe-t-il, laissant entendre que ce sont les investissements qui font la rentabilité, et non l’inverse

C’est Benoît Duquesne, nouveau Président de l’UNIIC, qui introduisait les débats.

 

François Delacroix (Damart – Responsable de la communication produit France), Erwan Gustave (Magnetis – Call Tracking), Xavier Guillon (Directeur Général France Pub),Karima Guffroy-Bouasla (Responsable expertise print PublicisETO), Aldjia Guirous (D’Haussy Imprimeur), Zouhir Oumedjkane (Directeur Conseil et Offre Data chez PublicisETO).

Autre grand débat abordé lors de cette session de l’Uniic’Tour, le Livre Durable, avec en ligne de mire l’organisation confirmée d’un Grenelle du Livre, autour des objectifs suivants : relocaliser sa production, vivifier l’activité des centre-ville par les librairies de proximité, travailler à généraliser les procédés d’écoconception, optimiser à la fois les tirages et les stocks etc. Une indéniable appétence s’est traduite autour de ces sujets, laissant apparaître un travail collectif de long cours, et des suites à lui donner très vite…

 

J’ai mal à mon édition originale !

Voyage en Chine oblige, nous avons parcouru les colonnes du Shanghai Daily (journal en anglais, distribué dans les hôtels de la ville). Même si on peut se questionner ce support qui est destiné aux touristes étrangers et donc relève probablement plus de la communication que de l’information, un article nous a interpellé.

« Books that age still attract loving readers », les livres vieillissant attirent toujours les lecteurs passionnés… L’article propose la visite de deux librairies spécialisées dans les livres d’occasion. Plus de 40 000 volumes pour la première librairie et des slogans séduisant sur les murs : « trouver des livres pour les lecteurs et des lecteurs pour les livres ». De belles initiatives autour du livre ? Certes mais comment interpréter alors la sensation que nous laisse cet article. Une sensation ou plutôt une odeur : celle de la naphtaline. Au fil des témoignages on peut ressentir l’amour du livre : le goût pour les premières éditions aux préfaces sans pareilles ; l’excitation de la traque du tome manquant pour parfaire la collection… un amour suranné et nostalgique. Les interrogés parlent du livre comme si il était déjà mort. Aïe ! C’est de là que vient l’inconfort. L’amoureux des premières éditions, est possesseur de 20 000 livres… qu’il donne parce qu’il ne lit plus de littérature, il s’intéresse à l’actualité maintenant et la lit sur son téléphone. Le chasseur de livres n’achète pas de nouveaux livres, c’est trop facile il ne ressent pas la même satisfaction. Et que penser de cette deuxième librairie où le propriétaire invite les visiteurs pour le thé autour d’un livre qu’ils peuvent lire gratuitement ? Il est plein de bonnes intentions et d’ailleurs n’est pas du tout intéressé par le profit, il reverse les bénéfices des ventes à des associations caritatives. Le livre est-il une curiosité, une antiquité, un objet de collection, une œuvre de charité ? A trop rendre hommage au livre : ne risque-t-on pas de l’enterrer ? Pas d’obsèques !

Le livre est bel et bien vivant. Rappelons qu’il reste l’objet culturel n°1 en France, que la littérature adolescente compte nombre de succès qui ont été adaptés et ont produit eux-même de nombreux succès au cinéma, Twilight et Harrypotter ne démentiront pas…

Pour lire l’article du Shanghai Daily (en anglais), c’est ici :

Imprimerie Chirat: des racines et de l’audace

Jacques Chirat vient de laisser sa place à la présidence de l’UNIIC. Et quel beau symbole que ce soit à l’Atelier Musée de l’Imprimerie et en ouverture d’un congrès dédié à l’Intelligence Artificielle que Jacques Chirat ait été ovationné pas ses pairs pour toute son action. L’imprimerie Chirat est l’exemple même de ce mariage heureux entre racines et avenir…

42540 Saint-Just-la-Pendue

Si vous vous rendez sur le site Internet de Saint-Just-la-Pendue vous verrez que l’Imprimerie Chirat y figure en bonne place. Et pour cause ! La ville tissait du coton depuis des siècles quand en 1911 a été créée l’Imprimerie Chirat. Impression des étiquettes pour le textile de la région et les vignobles locaux, impression des bulletins paroissiaux… L’entreprise a imprimé l’histoire de la commune et plus encore. Elle lui a donné une nouvelle activité centrale. Avec l’arrivée du synthétique et la large délocalisation de la production textile à l’étranger, la région s’est trouvée sinistrée et l’histoire et la vie d’une petite ville comme Saint-Just-la-Pendue auraient été entièrement différente si une autre industrie n’avait pas pris la relève : l’imprimerie.

L’entreprise s’inscrit avant tout dans un territoire, une histoire, une culture. Les salariés sont là depuis des décennies et cet ancrage dans un tissu local a eu une influence importante dans le développement technologique de l’entreprise. Saint-Just-la-Pendue est, comme son nom l’indique, une commune accrochée à la montagne et l’entreprise a dû très tôt apprendre à être autonome. Il n’était pas question de faire appel à un prestataire pour le pré-presse ou le post-presse et donc que ce soit pour la production des formes imprimantes ou pour la finition des livres ou leur routage, tous les métiers ont été intégrés très tôt. L’entreprise a pu évoluer très vite et suivre les évolutions et les révolutions technologiques.


A l’heure où l’on parle de RSE et où le respect de l’environnement n’est plus seulement affaire de tri des déchets, voilà une entreprise implantée dans un environnement, ancrée dans un territoire et qui assume pleinement son rôle sociétal. L’histoire de la région croise celle de la commune qui elle-même croise celle de l’entreprise. Et l’histoire de cette entreprise est une histoire familiale…

Joseph, Jacques, Antoine, Anthelme, Henri, Louis, André, Jacques et Auguste

En 1911, Joseph Chirat place ses quatre fils (Jacques, Antoine, Anthelme et Henri) dans les entreprises de la région pour leur apprendre un métier : celui d’imprimeur. Il vient en effet d’acquérir pour eux un fond d’imprimerie et papeterie. En 1958, Henri capte une commande chez Armand Colin. Voilà de nouveaux horizons qui s’ouvrent et vers lesquels vont tendre Anthelme et André (fils d’Henri). Ils créent une SARL et font l’acquisition de plusieurs machines d’impression et de composition. L’entreprise est en expansion et se spécialise dans le livre technique et scientifique. A partir de 1975 la typographie côtoie l’offset jusqu’en 1980, année où la typographie disparaîtra. L’entreprise passe à la photocomposition programmée et intègre le brochage en 80, un nouveau marché s’ouvre. Fidèle aux préceptes de son grand-père et de son père, André fait entrer son fils à l’Imprimerie Chirat en 1975. Ce dernier y occupera tous les postes : impression, finition, fabricant, deviseur, il prendra la direction technique en 1985 et la Direction Générale en 1990 lors du départ à la retraite de son père. Le fils d’André n’est autre que : Jacques Chirat. Et comme l’ont fait les générations précédentes il entreprend de développer l’entreprise sur les bases qui ont été construites par ses aînés. Il intègre le premier Macintosh dans l’entreprise, l’imprimerie passe ainsi de la photocomposition programmée à la mise en page interactive. De quoi développer le nouveau marché entrant des magazines. Jacques investit dans l’automatisation et la couleur et garde un temps d’avance : l’entreprise est la première en France à proposer du vernis sélectif. Lauréat du prix des autodidactes organisé par la Harvard Business School, Jacques Chirat développe l’entreprise (triplement du chiffre d’affaire, doublement de l’effectif) dans le respect de l’histoire d’une famille et d’un métier mais aussi d’un collectif…

La passion du métier et la passion du collectif

Après le rachat de l’entreprise à sa famille en 1990, Jacques règle son pas sur celui de son père qui était président du syndicat de la Loire Nord. Il intègre la Fédération de l’Imprimerie et de la Communication Graphique (FICG). Investi régionalement, il s’investit aussi nationalement. Il devient membre du Bureau où il passe 3 ans avant d’être élu président de la FICG puis de l’UNIIC lorsque la FICG fusionne avec le Syndicat national des industries de la communication graphique et de l’imprimerie française (SICOGIF). Il intègre la fédération par passion du métier, profitant de la bonne santé d’une entreprise organisée et autonome. Il se fait alors un devoir de promouvoir le ou les métiers d’imprimeur. Il restera président de l’UNIIC jusqu’en septembre 2018 et entame un nouveau mandat au sein du bureau exécutif. Et il compte bien travailler à l’élargissement du champ conventionnel pour fédérer les métiers connexes autour de l’impression. Elargir certes mais ne pas oublier de rester solidement ancré et appuyé sur les territoires qui sont la force du collectif.

Aujourd’hui, demain et après-demain

Connaissez-vous Book Spirit ?

C’est une plateforme en ligne qui permet de réaliser sa commande de beaux livres personnalisés. Vous choisissez votre type de couverture, votre papier intérieur, vos options de finition, le nombre d’exemplaires et vous envoyez vos fichiers d’impression. Le concept réunit la souplesse, la simplicité et l’accessibilité que permet Internet mais, comme son nom l’indique, il est bien plus inspiré que cela.

L’esprit du livre est bien là : couverture cartonnée, dos carré cousu, dorure, gaufrage, ici, on personnalise des beaux livres avec l’art et la manière et en 100% français s’il vous plaît. Agences, Galeries d’art, Photographes, illustrateurs et même particuliers peuvent imprimer des beaux livres en petites séries (entre 100 et 500 exemplaires) avec la qualité, la rigueur et les délais que permet un outil de production industriel. Et Book spirit a du succès parce que la plateforme web est largement enracinée dans ce qui fait la pérennité de l’Imprimerie Chirat depuis de nombreuses années…

Aujourd’hui, l’Imprimerie Chirat compte 200 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 20 millions d’euros. Chaque jour, livres, beaux livres, magazines, revues, catalogues, guides et brochures sont imprimés, façonnés et expédiés chez ses clients industriels, entreprises, agences, éditeurs, collectivités, artistes, etc.  La diversité de la clientèle de l’Imprimerie Chirat reflète ainsi son éventail de savoir-faire et sa capacité à s’adapter aux évolutions du marché. Et comme ça a été le cas pour les générations précédentes, Auguste, le fils de Jacques est en place dans l’entreprise, prêt à imprimer de nouvelles pages de cette histoire…

Vidéo – Jacques Chirat salué pour son engagement

À l’ouverture du Congrès de la filière graphique imaginé par l’UNIIC, Jacques Chirat a salué la profession dont il a assumé la présidence pendant de nombreuses années. Ses confrères ont salué son engagement collectif sans faille et il a été longuement applaudi par ses pairs…

 

Le périple jaune

La délégation UNIIC est bien rentrée – au complet – de son “périple jaune”, forte d’une volonté de mieux appréhender la culture graphique chinoise et son stade de développement technico-industriel. Entre visites professionnelles et balades plus ludiques, retour en images sur quelques jours qui mériteront un reportage plus approfondi dans les colonnes du prochain numéro d’Acteurs Graphiques… Lire la suite