Print’Story – Episode 63

Au travers de la vie quotidienne d’une imprimerie, nous vous proposons de participer à l’analyse et au décryptage des pièges auxquels Antoine, notre chef d’entreprise vedette est confronté. L’occasion pour vous de tester vos connaissances mais aussi de les remettre à jour avec l’aide de l’UNIIC.

Antoine est complètement perdu ! Loïc (22 ans) est apprenti au poste de conducteur de plieuse depuis 1 mois. Celui-ci lui fait remarquer que sa paye n’est pas conforme à ce qu’il devrait percevoir
dans le cadre de son apprentissage. Pourtant, il a bien fixé la rémunération de Loïc en application du pourcentage de 51% du salaire minimum conventionnel (plus favorable que le SMIC). Celui-ci lui a rétorqué que la loi avait tout changé et que désormais il est payé à 100% du minimum conventionnel.

Mais au fait :

Quel est le montant de la rémunération d’un apprenti depuis la loi Avenir professionnel ? Qu’en est-il du salarié titulaire d’un contrat de professionnalisation ?

 

Réponses élaborées par Sabrina SEHRINE, étudiante en Master I de droit social à l’Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne et stagiaire au service social de l’UNIIC sous la direction d’Iris DELLOYE- NICLAS – iris.delloye@uniic.org

Print’Story – Episode 62

Au travers de la vie quotidienne d’une imprimerie, nous vous proposons de participer à l’analyse et au décryptage des pièges auxquels Antoine, notre chef d’entreprise vedette est confronté. L’occasion pour vous de tester vos connaissances mais aussi de les remettre à jour avec l’aide de l’UNIIC.

Antoine a entendu au journal télévisé que certaines entreprises peuvent bénéficier d’une exonération de cotisations salariales sur les heures supplémentaires !

L’entreprise est restée aux 39h. Mais, pour autant, Antoine n’est pas sûr qu’elle puisse bénéficier de l’exonération, d’autant que plusieurs salariés sont au forfait en heures sur l’année. Pour éclaircir la situation et répondre aux salariés qui ne manquent pas de le questionner, il décide de contacter l’UNIIC.

Mais au fait :

Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’exonération des cotisations sur les heures supplémentaires ?
Quelles sont les rémunérations donnant lieu à exonération ?
Quelles sont les limites à l’exonération ?

Lire la réponse de l’UNIIC

Réponses élaborées par Sabrina SEHRINE, étudiante en Master I de droit social à l’Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne et stagiaire au service social de l’UNIIC sous la direction d’Iris DELLOYE- NICLAS – iris.delloye@uniic.org

L’insoutenable usage de la vidéo en ligne ?

Nous évoquions déjà, quelques mois plus tôt, les écueils liés à la “surconsommation numérique” dénoncés par le think tank The Shift Project, au sein d’un rapport dédié. Il y était question de nécessaire “sobriété numérique”, face à la progression galopante des dépenses énergétiques qui y sont associées : à ce rythme en effet, le numérique pèserait jusqu’à 8 % des émissions mondiales de GES dès 2025. Soit autant que l’ensemble du parc automobile.

Mais voilà que The Shift Project remet le couvert, en pointant du doigt plus spécifiquement le poids colossal du format vidéo, via notamment Netflix, ou Youtube, mais également les vidéos courtes hébergées par les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram…) ou encore liées à des usages pornographiques, dont on apprend qu’il pèsent à eux seuls 27 % des flux vidéo mondiaux mesurés. C’est la VOD qui reste en tête desdits impacts, avec 34 % des flux mesurés (rappelons par exemple que Netflix occupe à lui seul un quart de la bande passante sur le Net français). Nous vous recommandons à ce titre la lecture du rapport “Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne”, tant les chiffres qui y sont révélés donnent le tournis. Parmi tant d’autres illustrations effarantes, citions ceci : “Le visionnage de vidéos en ligne, qui représente 60 % du trafic de données dans le monde, a ainsi généré plus de 300 MtCO2e au cours de l’année 2018, soit une empreinte carbonée comparable aux émissions annuelles de l’Espagne” établit en effet le rapport.

Non sans ironie, The Shift Project propose alors, via la vidéo pédagogique ci-dessous, de prendre conscience des conséquences de ses propres usages, pour les ajuster de façon responsable…

… Pour autant, difficile de ne pas relever combien la seule responsabilisation individuelle porte ici quelque chose de dérisoire. Car s’il n’est jamais blâmable d’interroger ses propres usages, ce sont bien en amont, par des effets systémiques, que les normes se font et se défont. Par des appels dogmatiques à la “dématérialisation”, mensonges écologiques à l’appui, nous voici au terme d’une décennie et demi de glorification outrancière du “numérique”, trop souvent au détriment de la matérialité (notamment imprimée). Nous en mesurons aujourd’hui – sans surprise – les effets désastreux, mais ne nous trompons pas de solution : les fameux petits pas de “Julia”, mis en scène dans cette vidéo, relèvent d’ajustements certes encourageants, mais isolés. Encore faudrait-il proposer à “Julia” des contenus (médiatiques, artistiques…) eux-mêmes compatibles avec nos objectifs écologiques et climatiques. Et là encore, le rapport de The Shift Project mentionne pourtant clairement la nature des enjeux et des défis qui nous font désormais face : “Selon la Commission Nationale Informatique et Liberté (CNIL), la réflexion sur la responsabilité éthique des systèmes numériques n’est viable que si elle s’appuie sur trois piliers indispensables : le socle juridique, le socle technique et le design (CNIL, 2019). La Commission considère en effet qu’il est essentiel de définir un cadre réglementaire clair. Ce cadre est nécessaire pour construire un outil numérique qui corresponde aux impératifs éthiques en vigueur en France et en Europe. La CNIL confirme que les comportements numériques sont déterminés en grande partie par la conformation des outils de diffusion et qu’il est nécessaire de les réguler si l’on souhaite assurer la compatibilité des plateformes et de leur usage avec le cadre éthique en vigueur.”

Du numérique en toute chose…

“Il faut de la mesure en toute chose” voilà ce que nous inspire la préparation de la rentrée scolaire 2019-2020. Le site de la Région île de France nous apprend en effet que : “La Région dotera tous les lycéens et leurs professeurs de manuels et ressources pédagogiques papier ou numériques”.

Si le soutien annoncé se veut neutre quant au support – numérique ou papier –, à la lecture des quatre principes qui régissent l’action de la Région, nous sommes plus dubitatifs. L’aide est ainsi explicitement conditionnée au « virage numérique pour que tous les lycées professionnels deviennent 100 % numérique et qu’au moins la moitié des lycées généraux et technologiques le deviennent aussi. »

La Région ne semble absolument pas tenir compte des retours d’expérience nombreux et études tout aussi nombreuses qui mettent en avant les effets pervers d’un apprentissage “100 % numérique”. Citons notamment une étude signée de l’OCDE – qu’on aura du mal à qualifier d’anti-numérique – qui, dès 2015, écrivait ceci noir sur blanc :

– Les ressources investies dans les TIC dans le domaine de l’éducation ne sont pas liées à une amélioration des résultats des élèves en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences.

– Dans les pays où il est moins courant pour les élèves d’utiliser Internet à l’école dans le cadre du travail scolaire, la performance des élèves en compréhension de l’écrit a connu une amélioration plus rapide que dans les pays où cette pratique est plus répandue, en moyenne.

– Dans l’ensemble, la relation entre l’utilisation des ordinateurs à l’école et la performance s’illustre graphiquement par une courbe en forme de U inversé, qui suggère qu’un usage limité des ordinateurs à l’école peut être plus bénéfique que l’absence totale d’utilisation, mais que les niveaux d’utilisation supérieurs à la moyenne actuelle des pays de l’OCDE sont associés à des résultats significativement plus faibles.

… Et nos interrogations se portent sur un deuxième point que nous avions évoqué dans un article précédent (Des manuels scolaire IOS et ANDROID) : le transfert de charges. Si ici des investissements importants sont annoncés pour équiper les lycées, il est précisé que cet équipement revêt un caractère d’urgence : « Un pool de tablettes ou d’ordinateurs sera mis à disposition dans chaque lycée pour parer aux urgences et éviter qu’un élève se retrouve privé d’équipement sur une trop longue période. Des jeux de manuels papier seront également mis à disposition dans les CDI ». Que faut-il comprendre par « cas d’urgence » ? Une Mise à disposition temporaire avant de nécessaires investissements ? Le principe selon lequel chaque élève est – ou « sera », à terme – équipé en numérique à son domicile pour accéder au contenu pédagogique est probablement une source d’inégalité nouvelle. Là où le manuel physique donne accès en tout lieu et sans condition aux contenus pédagogiques relevant du programme scolaire, les écrans dépossèdent : il s’agit, moyennant les capacités de connexion adéquates, d’un droit d’accès devenu limité ou révocable. La numérisation totale et la course à la dématérialisation en tant qu’innovation ultime n’est-elle pas en train de créer en marche forcée de nouvelles inégalités profondes ?

Enfants & écrans : un problème d’adultes ?

Alors qu’une tribune publiée dans les colonnes du Monde dénonçait déjà en 2017 les “graves effets d’une exposition massive et précoce des bébés et des jeunes enfants à tous types d’écrans : smartphone, tablette, ordinateur, console, télévision”, d’autres alertes émanent d’un récent rapport sur les enfants et les écrans, remis le 4 juin au ministre de la Culture.

Si ladite tribune avait jadis vu émerger diverses contestations, notamment à l’encontre du concept – scientifiquement invalidé – d’ “autisme virtuel” porté par Anne-Lise Ducanda, les effets potentiellement délétères des écrans sur les plus jeunes font l’objet d’un quasi-consensus scientifique, moyennant ensuite de tenaces divergences quant aux conditions de développement des troubles comportementaux associés. Mais cette fois, la psychanalyste Sophie Marinopoulos évoque “une culture entravante”“l’utilisation de l’écran comme évitement de la relation pose problème”. De fait – et c’est assez inédit – il est ici question d’effets indirects liés non pas à ce à quoi les écrans exposent, mais plus globalement liés à ce dont leur omniprésence peut priver les enfants. “Les adultes sont constamment sur leur portable, si nous sommes bien là physiquement, nous ne sommes pas là psychiquement. C’est tout cela la malnutrition culturelle : un ensemble de comportements que nous avons aujourd’hui et qui entrave la qualité du lien parent-enfant et in fine du lien social. Pour moi, il s’agit d’un nouveau défi sanitaire” développe-t-elle, posant donc la chose comme relevant d’un problème d’adultes. Ainsi comprend-on que les temps d’écrans – les nôtres, plus ceux de nos enfants – s’additionnent et font chuter les moments d’interaction structurants, à plus forte raison depuis que lesdits écrans sont multiples et nomades.

S’il est probable que telle hypothèse fasse une nouvelle fois débat, il est certainement judicieux que nous interrogions effectivement jusqu’à nos propres usages et leurs possibles conséquences, pour ne pas enfermer le débat dans un cadre limitatif où seuls les écrans directement exposés aux enfants pourraient poser problème.

 

En savoir plus sur le rapport de la psychanalyste Sophie Marinopoulos : “Une stratégie nationale pour la Santé Culturelle – promouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à 3 ans dans le lien a son parent”, remis à remis à Franck Riester, ministre de la Culture, mardi 4 juin 2019.

Le “luxe cool” en débat ?

En présence notamment de Catherine Dumas, Sénatrice et Vice-Présidente de la commission Culture et Communication du Sénat, et de Jean-François Legaret, maire du premier arrondissement de Paris et Conseiller Général, Imprim’Luxe a tenu son dîner-débat dans le cadre prestigieux de l’Automobile Club de France sur le thème étonnant du « luxe cool »…

Dominique Cuvillier, à la fois captologue (c’est-à-dire spécialiste de l’influence exercée par l’informatique et le numérique sur les individus, ndlr) enseignant et écrivain, auteur notamment de l’ouvrage “Le triomphe du luxe cool”, pose indirectement l’éternelle question de ce que peut/doit être le luxe, à la fois naturellement exigeant et plutôt cher, mais fondamentalement tiraillé entre sa dimension élitiste et sa volonté de parler à tous… “Il faut défendre les savoir-faire d’excellence, mais pas de façon patrimoniale ou historiciste. Il ne faut surtout pas faire de vos métiers des zoos muséographiés” commence par expliquer Dominique Cuvillier, pour qui il faut au contraire savoir parler à des individus hyper-connectés “qui veulent se singulariser”. Une équation qu’il n’imagine pas soluble sans intégrer la modernité numérique des outils et technologies actuels, à des métiers par ailleurs attachés aux traditions. “Les marques de luxe existent depuis plus de 100 ans parce qu’elles ont été continuellement capables de s’imprégner de modernité” fait-il valoir en effet, soulignant quand même que le phénomène prend depuis quelques années un caractère quasi-“sociétal”, le numérique ayant bouleversé les usages jusqu’à redéfinir les normes par lesquelles nous communiquons.

Plus prudent sur la question environnementale, Dominique Cuvillier appelle les marques à ne pas céder à une “hystérie” qui confinerait selon lui au greenwashing. Un conseil qui suscite des mines perplexes dans l’assistance, l’urgence climatique étant ce qu’elle est… “Nous qui aimons le papier, attention à ce que nous y mettons” tempère toutefois Pascal Lenoir (Directeur de production des éditions Gallimard), citant en exemple “des produits chimiques servant à faire baisser le prix de production du papier ou servant à en accentuer la blancheur”. Une ineptie environnementale qui aurait par ailleurs pour fâcheuse conséquence d’attenter à la qualité de conservation du papier, en plus de ne répondre en rien aux codes du luxe où l’excellence ne se galvaude pas, même à l’heure des mass markets…

Revivez la soirée en photos

Industries Graphiques & RSE : des avancées et un label

Clotilde Vernes, Responsable de projets Développement Durable et RSE à Bpifrance, intervenait durant le Congrès de la Filière Graphique imaginé par l’UNIIC pour rappeler combien “la prise en compte des impacts environnementaux et sociaux” joue, dans les conditions de financement des projets d’entreprise, “un rôle central”… “Cela fait partie de notre ADN” ira-t-elle même jusqu’à assurer.

Dans la foulée, Valérie Bobin-Ciekala, Directrice des opérations et du développement de la RSE sectorielle à l’IDEP, refaisait un point détaillé sur Print’Ethic (de sa genèse aux protocoles d’accompagnement mis en place), le premier label RSE des Industries Graphiques (relire notre interview).