Publication du décret Activité partielle de longue durée rebond (APLD-R) : l’UNIIC à vos côtés pour constituer vos dossiers

Le secteur de l’imprimerie et des industries graphiques est aujourd’hui confronté, depuis la fin de l’exercice 2024, à un retournement conjoncturel qui affecte nombre de ses marchés à haute volumétrie notamment, à l’exception de modèles gagnants qui résistent et continuent à se  développer. L’UNIIC qui enregistre les licenciements économiques ès qualités de gestionnaire de la commission paritaire emploi/formation/compétences, constate une recrudescence de PSE dans plusieurs bassins.

Depuis plusieurs semaines nous œuvrons avec les partenaires sociaux pour accélérer la publication du décret Activité partielle de longue durée rebond (APLD-R), décret sur le contenu duquel nous avons été consultés.

Nous considérons donc que ce dispositif est un des outils parmi d’autres pour conserver les compétences et construire le sursaut collectif dont la branche a besoin. Pour offrir aux entreprises et aux  salariés la réponse la plus appropriée à ces difficultés, l’UNIIC va engager deux actions opérationnelles :

Construire et négocier un accord paritaire APLD-R avec les organisations syndicales.

Continuer de travailler avec l’Etat par le biais d’un groupe technique d’information pour répondre à toutes les questions liées au nouveau dispositif et sécuriser l’instruction des dossiers par les Dreets, qui lors du précédent dispositif avaient parfois refusé certaines prises en charge.

Iris Delloye et moi-même seront plus que jamais à votre disposition pour vous aider dans la maitrise de cet outil, y compris en attirant votre attention sur la nécessité de prioriser les diagnostics économiques et compétences que la puissance publique estime désormais incontournables pour considérer vos dossiers comme recevables.

Pascal Bovéro, Délégué général de l’UNIIC

> POUR ACCEDER AU DECRET <

Cyberprint : un projet UNIIC pour garantir la sécurité de votre système d’information

La transformation digitale des modes opératoires du secteur génère une augmentation, dans plusieurs domaines d’activité, de la surface d’exposition de nos adhérents aux risques cyber. Après avoir échangé avec plusieurs de nos membres qui gèrent des fichiers numériques et de la data en général, nous avons pu constater que le degré de connaissance, voire de maitrise, des entreprises sur ces sujets sensibles était faible, alors que les grands donneurs d’ordre étaient désormais très exigeants en ce domaine.

L’UNIIC, fidèle à sa mission de défense des entreprises du secteur, lance un plan d’action sur la maitrise des risques informatiques qui nécessite de construire une action structurée, à construire autour de phases de sensibilisation, de webinaires, d’audits de vulnérabilité (confidentiels) et d’accompagnement vers un référentiel AFNOR (ISO 27001).

Ce plan, accompagné par le service système d’information de l’UNIIC et un expert cyber sécurité, est pris en charge par l’UNIIC et la branche (Ambition Graphique) pour une première cohorte de 10 entreprises non concurrentes.

Le constat

  • Le secteur des industries polygraphiques (tous procédés & tous marchés) est très atomisé puisque sur 4000 entreprises, 78 % relèvent des TPE (moins de 10 salariés).
  • Vu la variété de leur positionnement marché (du généraliste au spécialiste) de la TPE à l’ETI, de l’entreprise travaillant sur appel d’offre à l’entreprise travaillant sur devis etc. il est devenu essentiel de protéger les informations sensibles des entreprises et de construire un système de management d’un système d’information.
  • Au-delà de ce constat, après avoir sondé plusieurs entreprises exposées, nous avons pris la mesure de la vulnérabilité de certains types d’entreprises qui travaillent avec des donneurs d’ordre exigeant de pouvoir contrôler par sondage, la fiabilité des systèmes de management de l’information dans l’entreprise (données entrantes, sortantes, partagées ou stockées). Ce pouvoir de contrôle s’étend désormais au PCA (plan de continuité d’activité) devenu lui aussi essentiel pour être référencé dans certains appels d’offre.
  • En outre, à la vulnérabilité technique s’ajoute l’insuffisance des clauses de garanties assurantielles. En effet, dans les polices multirisques, les clauses traitant des données numériques sont souvent réduites à une garantie de « reconstitution d’archives » en cas de sinistre non intentionnel.
  • Les TPE/PME de notre secteur sont donc démunies face à ces risques et l’inflation de propositions d’accompagnement a conduit l’UNIIC à partager un constat et une méthode avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) notamment.

Aussi, il nous importe désormais de :

  • Définir les segments d’activité les plus exposés et cartographier les risques.
  • Sensibiliser les entreprises témoins à la multiplicité des dangers.
  • Lancer des « crash tests » couverts par la confidentialité.
  • Présenter le référentiel ISO 27001.
  • Elaborer des préconisations pour construire un système de management de ce type de risques.
  • Accompagner les entreprises qui le souhaitent vers la certification ISO 27001.
  • Mobiliser les collaborateurs des entreprises sur cette thématique.
  • L’UNIIC qui porte ce projet, veut construire un plan d’action opérationnel en commençant par une phase préalable qui va de la sensibilisation à l’évaluation du degré de maturité des entreprises du panel que l’on vise ; et en tirer ainsi des conclusions pour passer en mode actif.

Les quelques cibles pré identifiés :

  • Toutes les entreprises intervenant sur le secteur du marketing adressé 360 degrés (print et digital).
  • Toutes les entreprises positionnées sur une diversification Web to print.
  • Une grande partie des entreprises d’éditique que l’on appelle aussi courrier de gestion, dont les clients relèvent du monde de l’assurance ou des mutuelles par exemple.
  • Des entreprises qui maitrisent l’électronique imprimée.
  • Les routeurs personnalisateurs.
  • Les imprimeries positionnées sur les périodiques ou le livre.

Plan d’action

  • Présentation des enjeux à un panel d’entreprise.
  • Définition d’une cartographie des risques avec l’expert accompagnant.
  • Présentation d’études de cas.
  • Audit de vulnérabilité.
  • Présentation détaillée du référentiel AFNOR ISO 27001.
  • Préconisation aux entreprises tests avec rapport d’audit individuel.
  • Accompagnement vers la norme iso pour les volontaires.
  • Construction d’un mémento pratique orienté méthodes, témoignages et solutions.

Au moment où l’Intelligences Artificielle accroit les risques qui pèsent sur votre système d’information, L’UNIIC est à votre écoute pour recenser les risques cyber et construire la boite à outils dont vous avez besoin.

 

Retour sur la diffusion du film “Une fibre vous parle”

Diffusé en avant-première le 3 février dernier, le film “Une fibre vous parle”, réalisé par Jean Desmaison, commenté par François Berléand à la voix off et porté par le collectif du Cercle d’Alliés (auquel se sont joint l’UNIIC, Pub Audit, la Copacel, Two Sides, Culture Papier, Médiaposte, Federec etc.) s’est voulu, en une petite demi-heure, procéder à quelques mises au point : rappeler l’importance socioculturelle écrasante du papier, faire état de ses nombreux atouts écoresponsables et souligner ses efforts continus en la matière, en repréciser les bienfaits cognitifs essentiels face à l’emprise grandissante des écrans, ou encore apporter d’autres éclairages face aux discours qui acteraient de ses archaïsmes prétendus.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, ledit film fait encore l’objet de tractations pour des diffusions ultérieures, sur des médias grand public qui restent à déterminer. Raison pour laquelle nous ne pouvons encore en partager le contenu (mais comptez évidemment sur nous : nous nous ferons le relai des canaux adéquats dès que possible). En revanche, sa prime diffusion a donné lieu à une demi-journée d’échanges précieux, rythmés par trois tables rondes dont nous vous laissons ci-dessous les captations vidéo.

Première table ronde : L’intégration de la valeur environnementale au cœur de la filière papier (de la forêt au recyclage).

Mme Muriel CANIEZ, Directrice du bureau de vente France et Bénélux, NORSKE SKOG
M. Maxime CHAUMET, Directeur Général de France Bois Forêt
M. Jan LE MOUX, France Country Manager de Two Sides
M. Stéphane PANOU, Président filière Papiers Cartons FEDEREC, Directeur Département Négoce et Valorisation Matières PAPREC GROUP
M. Matthieu PREVOST, Directeur du département QHSE et RSE UNIIC
M. Philippe VANHESTE, Directeur Général Adjoint Groupe PRENANT

Deuxième table ronde : Le rôle social du papier

M. Fabrice BAK, fondateur et directeur du 1er cabinet français de consultation en psychologie cognitive appliquée
M. Pierre BARKI, Président CULTURE PAPIER
M. Laurent DE GAULLE, fondateur et ancien Président CULTURE PAPIER
M. Hubert PEDURAND, Directeur Général du groupe LABALLERY, Président de l’imprimerie FLOCH et membre exécutif de l’UNIIC.

Troisième table ronde : Dynamiques locales : commerce, consommation raisonnée et réfléchie – le papier pour un marketing porteur de sens et d’avenir

M. Arnaud DUBIN, Directeur commercial et marketing associé PUB-AUDIT
M. Alban DUCHEMIN, Directeur général NANOTERA
Mme Nathalie GRAND-CLEMENT, Directrice générale CENTRAKOR
M. Hubert LECHAT, Président HYPER U Evron & Binôme Achat Non Marchand – Communication TRACT à la coopérative
M. Ulbe JELLUMA, Directeur général Europe PRINT POWER
M. Jean-Marc MEGNIN, expert retail

 

Entre engagements responsables & modèles économiques chahutés… Le luxe en pleine introspection ?

Si le rendez-vous des diners débats institué par Imprim’Luxe jouit des privilèges de l’habitude, cette édition 2025 s’est appliquée (risquée ?) à bousculer lesdites habitudes pour sortir des arcanes dorés du monde du luxe. “Tâchons de nous rappeler pourquoi nous existons et pourquoi nous faisons tout ça” prévenait Alban Pingeot, Président d’Imprim’Luxe, en introduction d’une soirée étonnamment placée sous le signe de l’émotion…

Construire des ponts et rester les pieds sur terre. Telles étaient sûrement les volontés d’Alban Pingeot, au moment de convier sur scène Timothée Barre et Christian Delouche, respectivement Délégué général et Vice-Président de l’association Lazare. Dans un moment d’émotion un peu suspendu et probablement inattendu, les deux ont voulu rappeler combien personne n’était à l’abri de décrocher socialement. Et ce faisant, qu’il appartenait à tout le monde de recréer du lien…

Timothée Barre et Christian Delouche, respectivement Délégué général et Vice-Président de l’association Lazare.

Donner du sens au collectif

“On dispose de quinze lieux en France où nous accueillons entre 10 et 300 personnes, avec autant d’anciens SDF que de jeunes actifs. Notre volonté, c’est de mettre les gens sur un pied d’égalité” éclaire Timothée Barre, qui dit là déjà beaucoup de la singularité de l’association Lazare. Là où les programmes de réinsertion sociale ont effectivement tendance à parer au plus pressé, Lazare s’est attachée à concevoir des lieux de vie mixtes. “Les personnes qui vivent dehors ont besoin d’un toit, mais aussi d’un lien” poursuit-il, rappelant sans forcément le formuler explicitement à l’auditoire, que là se niche la vérité du collectif : sans liens concrets entre des univers tenus éloignés, on manque probablement de liant social et d’empathie. Plus encore, on manque de comprendre le sens de l’excellence, qui n’a pas vocation à être détenue et jalousement gardée par une élite désignée comme telle. Elle doit au contraire s’inscrire comme un pont pour créer du lien. Voire, de la solidarité. Des questionnements profonds, en des temps où les marchés du luxe vacillent…

“Il y a une percée effroyable de la fast fashion, dans un monde où les limites planétaires sont évidentes.” Pierre-François Le Louët (Président de NellyRodi)

Alain Caradeuc (au pupitre) animait une table ronde où intervenaient, de gauche à droite, Eric Vallat (Rémy Cointreau) et Pierre-François Le Louët (NellyRodi).

“Il faut arrêter ce défouloir consommatoire”

Paradoxalement, le caractère clinquant et prétendument inaccessible du monde du luxe a pu jouer en sa défaveur et mener à de dommageables malentendus. “J’admets que j’en avais un a priori négatif. Le luxe, pour moi c’était superficiel. Et bien sûr, j’ai découvert des savoir-faire exceptionnels” raconte Eric Vallat, aujourd’hui Directeur général du groupe Rémy Cointreau (spécialiste français de la production de spiritueux). Car dès lors que l’on parle en effet de savoir-faire précieux, rares et/ou garants d’un héritage historique fort, les réserves s’envolent volontiers pour voir les choses sous un angle plus profond – moins ‘superficiel’ donc – et nous rappeler à nos missions de sauvegarde patrimoniale. De façon plus nette encore, c’est aujourd’hui le low cost qui doit cristalliser des inquiétudes légitimes, dans un rapport vicié à la consommation… “Pendant vingt ans, le marché de l’habillement n’a cessé de se dégrader en France” pose en effet comme exemple Pierre-François Le Louët (Président de NellyRodi, cabinet de conseil en stratégie expert dans le secteur des industries créatives), qui souligne sans surprise “la percée effroyable de la fast fashion, dans un monde où les limites planétaires sont évidentes”. Il ne s’en tiendra pas là : “Il faut arrêter ce défouloir consommatoire, c’est notre devoir de refuser ce modèle là. Les gens commencent à s’en détourner, mais ne lâchons rien” insiste-t-il, mettant là toutefois le doigt sur un relatif paradoxe. Car si les enjeux écoresponsables tendent effectivement à valoriser la production de qualité (et donc, les marques de luxe), ils imposent tout autant aux marques des défis qui restent à relever. “Il est vrai que la conjoncture est défavorable, mais le luxe continue de rayonner, ne nous flagellons pas. Il n’empêche que les choses ont effectivement changé : avant, une marque disait quelque chose et tout le monde la croyait. Aujourd’hui, ce qui compte c’est ce que les gens disent de vous. On n’achète plus seulement un produit, on se reconnaît ou non dans des valeurs de marque. Et à ce titre, les marques doivent se demander ce qu’elles apportent au monde” développe Eric Vallat. “Or, avant de communiquer, il faut faire. Parfois, on observe malheureusement l’inverse. Je n’ai jamais été sceptique quant à la réalité du changement climatique, mais il faut prendre l’exacte mesure de ce qui se passe. En m’intéressant de près au sujet, j’ai quand même appris des choses qui m’ont fait peur” admet-il dans la foulée, comme pour souligner combien il appartient désormais aux marques de faire leur examen de conscience en connaissance de cause. Et surtout : d’agir en conséquence. Faute de quoi, les consommateurs y iront de leurs propres sanctions de toute façon.

“On n’achète plus seulement un produit, on se reconnaît ou non dans des valeurs de marque. Et à ce titre, les marques doivent se demander ce qu’elles apportent au monde.” Eric Vallat (Directeur général du groupe Rémy Cointreau)

De la responsabilité à l’audace ?

“Je sais que quand je vends un produit plus cher en raison d’engagements RSE, les ventes baissent… Et bien tant pis ! C’est notre responsabilité que d’aller vers des modèles plus vertueux” assène Pierre-François Louët, dans ce qui constitue un retournement marquant. Car il y a de cela seulement quelques années, jamais la primauté des Lois du marché n’aurait été à ce point prise à revers, même s’il faut bien comprendre qu’il s’agit là d’une stratégie en réalité éminemment rationnelle. “Dans le luxe, nous essayons d’avoir une vision à 100 ans… C’est un rapport au temps particulier” s’amuse de souligner Eric Vallat. Conséquemment, les problématiques climatiques, environnementales et plus globalement RSE sont d’une importance écrasante, à si longue échéance. D’autant qu’au gré des règlements en cours d’application sur ces sujets, le mouvement vers plus de transparence et de responsabilité se conjugue au présent. Voire au pas de course. Au mépris des urgences économiques pour les entreprises ? C’est certainement Jean-Christophe Martinenq, Dirigeant de l’imprimerie éponyme qui répondra le mieux à cette objection, recevant des mains du Président d’Imprim’Luxe le Trophée de l’Audace stratégique. Emu mais humble, il s’empresse de nuancer : “De l’audace ? Je ne sais pas si c’est de l’audace. Il arrive un moment où l’on est contraint d’avancer. C’était pour moi une obligation : nous diversifier pour couvrir les attentes du marché. Se réinventer, c’est être à l’écoute du monde. Oui, nos métiers sont en difficulté, mais ils le seront d’autant plus si on ne fournit pas l’effort de se rendre utiles” témoigne-t-il, lui qui n’a pourtant pas opéré la moindre des innovations puisque l’imprimerie Martinenq est allée jusqu’à remplir les flacons de parfums qu’elle conditionne, dépassant de fait sa seule fonction d’imprimer/fabriquer. Comme pour valoriser également les nobles savoir-faire d’une industrie légitimement fière de son Histoire, le Prix de l’Innovation a quant à lui été remis à Cai Von Rumohr, Président d’Heidelberg France. L’intention est double : rappeler l’importance du matériel dans la nervure industrielle des métiers de l’impression d’une part ; et désigner à dessein une marque Historique comme un acteur majeur de l’innovation. C’est la solution Gallus MatteJet qui a été auréolée de ladite récompense, en sa capacité à produire des étiquettes haut de gamme, en impression numérique. Une solution idéale pour les spiritueux qui voudraient briller jusque sur leur bouteille, en s’épargnant les opérations d’ennoblissement additionnelles, notamment pour la pose de vernis en courtes séries. Une habile manière de boucler la boucle, puisque des considérations stratégiques des marques aux matériels de production, la convergence des tendances devra prendre un tour de plus en plus concret.

De gauche à droite : Cai Von Rumohr (Heidelberg France), Alban Pingeot (Imprim’Luxe) et Jean-Christophe Martinenq (Imprimerie Martinenq).

“Se réinventer, c’est être à l’écoute du monde. Oui, nos métiers sont en difficulté, mais ils le seront d’autant plus si on ne fournit pas l’effort de se rendre utiles.” Jean-Christophe Martinenq (Dirigeant de l’imprimerie éponyme)

Activité partielle de longue durée : l’UNIIC en première ligne

La branche de l’imprimerie de Labeur et des industries graphiques s’est employée depuis plusieurs années à prendre des initiatives ambitieuses pour renforcer l’attractivité du secteur auprès des jeunes. Parallèlement, les entreprises du secteur ont pu constater les tensions qui se sont fait jour sur le marché de l’emploi et du recrutement sur des postes devenus sensibles.

Cependant, dans la séquence que connait le secteur graphique et l’industrie en général, l’impératif qui doit être le nôtre est aussi de fidéliser les salariés et maintenir l’emploi, alors que certains segments de l’activité graphique connaissent un décrochage en termes de charge de travail.

C’est dans ce contexte aléatoire que l’UNIIC a fait le choix avec plusieurs organisations représentatives des grands secteurs industriels, confrontés au retour des incertitudes, de soutenir auprès des pouvoirs publics et de plusieurs députés de la Commission des affaires économiques, de l’assemblée nationale, la nécessité de relancer très rapidement un dispositif d’activité partielle de longue durée adaptée à la période actuelle.

C’est ainsi que dans le cadre du débat parlementaire portant sur le projet de loi de finances désormais adopté, sous réserve de la décision du Conseil Constitutionnel, ce dispositif (désormais rénové) qui avait accompagné les entreprises en 2021, a été intégré à la loi de finances sous la forme d’un article 65 septies qui s’inscrit “dans le contexte de la dégradation de la conjoncture et d’extinction progressive du dispositif d’APLD.”

Ce nouvel outil intitulé “activité partielle de longue durée rebond” est plus favorable et plus souple que le dispositif d’activité partielle de droit commun, notamment pour la durée de mise en œuvre et des taux de prise en charge qui doivent être fixés par un décret qui va nous être soumis.

Il reste cependant moins attractif que la précédente version.

Ce nouveau dispositif non cumulable, bien sûr, avec le dispositif d’activité partielle de droit commun, sera mobilisable via un accord collectif en entreprise ou par le biais d’un document unilatéral de mise en œuvre adossé à un accord de branche, que l’UNIIC se propose de soumettre aux partenaires sociaux.

Comme dans la précédente version, l’accès à ce dispositif ne sera possible que si des engagements ambitieux sont pris en matière d’emploi et de formation professionnelle, comme nous en avions pris l’initiative avec les organisations de salariés membres de la CPPNI.

Pour mémoire, les entreprises qui désireraient s’inscrire dans notre futur accord pourront réduire le temps de travail de leurs salariés et percevoir en contrepartie une allocation pour en alléger le coût.

Les salariés recevront une indemnité afin de limiter l’impact de cette réduction du temps de travail sur leur rémunération.

Durée, taux et statut fiscal et social des compensations seront fixés par le décret et une circulaire.

Les entreprises devront transmettre leurs dossiers aux Dreets pour validation ou homologation sur une période comprise entre le 1er Mars 2025 et le 28 février 2026.

Dès l’entrée en vigueur du dispositif légal et règlementaire complété par le dispositif de branche, nous vous informerons et vous conseillerons, avec le service social de l’UNIIC, pour éviter tout refus de forme ou de fond, que certaines Dreets avaient opposé à certains de nos membres.

                                                                                                   Pascal BOVERO, Délégué Général de l’UNIIC

Nouvelle classification des emplois dans l’Imprimerie & les Industries Graphiques : quel impact pour les entreprises de la finition ?

Le secteur de la finition au sens large (reliure, brochure, dorure) a connu au fil du temps des modifications de périmètre qui se sont notamment traduites par des disparitions d’entreprise (hélas !), des regroupements et des adossements au secteur de l’imprimerie, pour se positionner sur une offre globale attendue par le marché. Cependant l’autonomie du “façonnage spécifique” a longtemps été conservée, même si cette autonomie consacrée par les accords paritaires ne concernait plus que quelques entreprises de reliure (artisanales, semi-industrielles ou industrielles) et de brochure. En 1996 (le 12 décembre) la FICG (l’UNIIC de l’époque) acceptait de reconnaitre cette spécificité garantie par cet accord. Outre des dispositions générales, ce texte se distinguait de la convention collective de l’imprimerie par :

– Une classification spécifique dont la philosophie n’était pas la même que la classification de l’imprimerie, fondée sur des critères classants.
– Des minimas salariaux fixés par une politique salariale Adhoc, pour les entreprises relevant de cet avenant, même si des façonniers au fil du temps ont basculé sur les classifications du “Labeur”.

A l’heure où nous avons signé un accord paritaire qui acte de la convergence des secteurs et fait gérer la reliure brochure dorure par une classification unique et des minimas communs, il nous est apparu indispensable de rappeler à toutes les entreprises relevant du code 18-14z que si l’ancienne classification RBD n’existe plus, il est impératif de prendre en compte les spécificités de ce secteur :

– En intégrant de nouveaux emplois repères qui font à ce jour défaut dans la nouvelle classification.
– En introduisant de la souplesse transitoire quant à la mise en œuvre de ce nouveau texte et des minimas qui y sont associés.

Nous sommes conscients que nous devons gérer la transition au profit de tous et qu’il serait contreproductif de traiter de manière uniforme et sans accompagnement des entreprises, des situations, qui exigent une vraie boite à outils pour les façonniers pour lesquels l’UNIIC doit assurer une transition adaptée à ce qui relève d’une “industrie” de main-d’œuvre.

Les partenaires sociaux sont tout à fait conscients de cette exigence. Le guide d’explication de la classification va être édité au cours de ce mois : conçu par l’UNIIC sous une forme paritaire, il sera d’une précieuse aide pour répondre à toutes les questions de vos salariés qui doivent se reconnaitre dans cette nouvelle donne, que nous allons vous aider à vous approprier.

Comme toujours l’essentiel est dans la méthode et la pédagogie qui doit en être le socle.
Le bureau de la Chambre Syndicale Nationale de la Reliure Brochure Dorure (CSNRBD), notre responsable juridique et moi-même mettrons tout en œuvre pour vous conseiller et éviter toute mauvaise interprétation, sachant que dans ces domaines si complexes, il est impératif de revenir à la source ce ceux qui écrivent les textes et portent votre message, ce qui est la mission régalienne de l’UNIIC et de la CSNRBD.

Pascal Bovéro, Délégué général de l’UNIIC, avec le concours actif de de la CSNRBD.

Hommage à Philippe Aertgeets

“L’UNIIC est affectée par la brusque disparition de Philippe Aertgeets, récemment primé es qualités de lauréat des stars de l’imprimerie. L’homme, l’équipe et l’entreprise, unis autour de l’excellence comme la communauté des grands acteurs du packaging que nous soutenons, faisaient la fierté du secteur du luxe (spiritueux et cosmétique notamment) tant par sa créativité au travers de son bureau d’étude, véritable centre technique à lui tout seul, que par les choix technologiques qu’il avait pu faire avec son équipe.
Lors de la dernière soirée Caractère, nous échangions encore sur la griffe qui le caractérisait et méritait amplement l’honneur qui lui était ainsi réservé. Au nom du bureau exécutif de l’UNIIC , j’adresse toutes mes pensées à ses proches.”

Pascal Bovero – Délégué général de l’UNIIC

Voyage d’étude – Partez au Japon avec l’UNIIC

Fidèle à sa mission d’informer et faire découvrir, l’essence même des innovations, l’UNIIC lance une Japan innovation week qui vous conduira du 7 au 14 décembre 2024 au pays de l’empire des signes, où l’attachement au papier cohabite avec une société connectée fière de son histoire.

AU PROGRAMME

Le programme que nous avons construit vous permettra de pousser les portes des centres d’application de Konica Minolta, Ricoh, Komori ou encore du fabricant de solutions robotiques Fanuc (liste non exhaustive, programme complet à préciser). 

Nous nous rendrons également chez Kyodo Printing (1300 salariés, 300 millions d’euros de CA) et Dai Nippon Printing, qui n’est rien de moins à ce jour que le plus grand imprimeur japonais (36 542 employés dans le monde en 2022, à l’échelle du Groupe international).

Préfigurant ce qui pourrait profiler le secteur graphique de demain à l’heure de l’intelligence artificielle, l’UNIIC qui a noué des relations étroites avec nos confrères japonais, la Japan Federation of Printing Industries, se devait de vous offrir cette opportunité d’exception.

Nous séjournerons tour à tour à Tokyo dans le quartier animé de Shinjuku, cœur battant de la capitale japonaise, et dans la région d’Hakone, au pied du mont Fuji, au gré des visites qui façonneront notre programme.

INSCRIPTION & PRISE EN CHARGE

Compte tenu de l’implication de l’UNIIC qui a intégralement organisé ce parcours et du soutien financier provenant des fonds mutualisés de la branche via Ambition Graphique, notre outil d’accompagnement, le reste à charge pour votre entreprise est dérisoire (à hauteur de 10 % du coût total) pour ce voyage d’exception qui comprendra des séquences récréatives et des découvertes fondées sur le partage d’innovations en phase de lancement.

Tarif plein : 5900 euros
Reste à charge : 590 euros par personne pour les entreprises du secteur graphique remplissant les conditions d’éligibilité professionnelles.

Mise à jour 21-11-2024 : Le plafond des quarante participants a été atteint, nous ne sommes plus en mesure d’enregistrer de nouvelles inscriptions.

Contact : yoan.riviere@uniic.org

Un événement d’exception organisé par l’UNIIC et la branche au pays du soleil levant

Depuis plusieurs années, l’UNIIC s’est fixé pour objectif de mutualiser pour comprendre les clefs de nos futurs possibles. Ainsi, nos missions successives au Québec, en Chine, à la Drupa, à Lucerne à l’occasion des Hunkeler Innovation Days ou encore à Barcelone (voir notre article, page 10), que nous avons restituées dans nos supports, ont été des succès qui restent dans toutes les mémoires.

Fidèle à sa mission d’informer et faire découvrir, l’essence même des innovations, l’UNIIC lance une Japan innovation week qui vous conduira du 7 au 14 décembre 2024 au pays de l’empire des signes, où l’attachement au papier cohabite avec une société connectée fière de son histoire.

Le programme que nous avons construit vous permettra de pousser les portes des centres d’application des plus grands fournisseurs d’impression numérique qui demeurent les plus avancés dans le domaine de la robotique et de l’automatisation des procédés et des processus dont toutes les solutions n’ont pas été dévoilées à la Drupa.

Préfigurant ce qui pourrait profiler le secteur graphique de demain à l’heure de l’intelligence artificielle, l’UNIIC qui a noué des relations étroites avec nos confrères japonais se devait de vous offrir cette opportunité d’exception dont le programme détaillé va vous être transmis.

Compte tenu de l’implication de l’UNIIC et du soutien financier de la branche, vous comprendrez que le reste à charge pour votre entreprise est dérisoire pour ce voyage d’exception qui comprendra des séquences récréatives et des découvertes fondées sur le partage d’innovations en phase de lancement.

Inscrivez bien ces dates sur votre agenda car d’expérience nous savons que ce type de voyage qui marie culture et partage d’intelligence collective demeure inoubliable et source d’enrichissement pour maintenir notre cap par gros temps.

Pascal Bovéro, Délégué Général de l’UNIIC

Contacts :

Yoan Rivière
Julie Chide

Le centre technique des industries graphiques peut-il être le CETIM ?

Cet article est paru dans Acteurs de la Filière Graphique n°145 (mars 2024)


En quête de la meilleure option pour offrir au secteur graphique un centre technique adapté et efficient, l’UNIIC se rendait au CETIM – pour Centre technique des industries mécaniques – afin de jauger sur place des bénéfices à s’y adosser. Un travail qui s’inscrit dans une volonté de longue date de se munir d’outils collectifs performants, pour « muter » au plus juste…

Le CETIM fait partie des douze CTI (Centre Technique Industriel) reconnus par l’Etat ayant pour mission « d’accompagner le tissu industriel, en particulier les PME, pour innover, pour acquérir la maîtrise des technologies numériques ou robotiques, pour se développer et/ou pour s’internationaliser », précise la Direction Générale des Entreprises (DGE). Un statut qui engage le CETIM, récipiendaire de fait d’une taxe publique, à mener son action au nom du bien commun.

« La mécanique est un nécessaire trait-d’union entre des univers de prime abord disparates. »

Unis par la logique mécanicienne

« C’est le propre des CTI que d’être utiles à la modernisation, à la réindustrialisation et à la souveraineté industrielle. Un rapport parlementaire les a reconnus comme des outils de développement efficaces et c’est bien ce que nous mesurons à l’aune de ce que nous disent nos propres cotisants : 80 % d’entre eux se disent satisfaits de notre action et jusqu’à 60 % viennent nous rendre visite sur site une fois par an » détaille Sylvain Lambert, Secrétaire Général du CETIM. Si 50 % des ressources de la structure proviennent en effet de cotisations obligatoires, l‘autre moitié est le fait de prestations obtenues dans le cadre d’une action d’ordre privé : tests sur-mesure, expertise personnalisée, conseils, formation, intégration d‘innovations etc. Une batterie d’accompagnements à caractère commercial, qui voit le CETIM jouir de compétences multiples, au service d’une vingtaine d’industries. « On ne cesse de le répéter, la mécanique est partout » soulignent-ils en chœur, comme pour réaffirmer son rôle de nécessaire trait-d’union entre des univers de prime abord disparates. « C’est parce que certaines problématiques sont communes à différents secteurs qu’elles peuvent bénéficier chez nous d’un appui. Ce ne serait pas forcément le cas si chacun bénéficiait de son propre centre technique sectoriel » estime par ailleurs Sylvain Lambert, réaffirmant combien le caractère mutualisé des actions envisagées conditionne la capacité du CETIM à investir – ou non – ses moyens et compétences sur une problématique donnée. Or, dans ce modèle de fonctionnement hybride, quelle place alors pour les industries de l’impression ?

« Certaines décisions auraient bien besoin d’un éclairage technique : tests de faisabilité, reconfiguration possible du matériel, diversification des procédés etc. »

Formaliser les spécificités du secteur graphique pour se poser les bonnes questions

Les métiers de l’impression ont ceci de particulier qu’ils engagent des technologies diverses et s’adressent à des marchés encore segmentés, en dépit d’évolutions transverses : percée actée des interfaces de pilotage numériques, contraction globale des volumes et nécessité de réduire les coûts et les temps morts, entre des jobs de plus en plus éclatés. Le tout sur fond de règlementations ‘vertes’ en plein boom. La demande s’est ainsi déstandardisée, entraînant de nouvelles exigences industrielles qui se conjuguent de mille façons, selon la taille de son entreprise, ses machines, ses clients, ses modes d’organisation et – bien sûr – son capital humain. Face à pareille recomposition, la stratégie ne peut pas tout et certaines décisions auraient bien besoin d’un éclairage technique : tests de faisabilité, reconfiguration possible du matériel, diversification des procédés… Autant d’hypothèses qu’il faudrait pouvoir simuler et confronter à des réalités technico-mécaniques, via un centre d’appui neutre et d’ambition collective. « Les entreprises, dans leur immense majorité, gardent leurs innovations pour elles. Le partage ne dépasse jamais la dimension de petits réseaux constitués – ImpriFrance ou ImpriClub par exemple – et c’est un problème : il faudra les faire parler. C’est à cette seule condition que nous pourrons vous exprimer les besoins du secteur » fait observer Pascal Bovéro, Délégué général de l’UNIIC. « Qu’est-ce que je peux dire à des industriels dont les machines sont mono-orientées sur des marchés menacés à court ou moyen terme ? C’est pour répondre à ce type de questions que le CETIM peut nous aider » poursuit-il, pointant là une des conditions – et non des moindres – du retournement : se repositionner au mieux suppose en effet de savoir ce qu’autorise le matériel à disposition, moyennant ensuite les ajustements idoines. « Reconditionner ces machines et éventuellement les réhabiliter vers des marchés plus porteurs, cela ne peut venir que d’un architecte de solutions fédérateur et c’est de toute évidence le rôle d’un centre technique. D’autant qu’un centre technique peut tâtonner, voire se tromper et recommencer, certainement pas un imprimeur qui se trouve dos au mur » résume-t-il.

« Un centre technique peut tâtonner, voire se tromper et recommencer, certainement pas un imprimeur qui se trouve dos au mur. » Pascal Bovéro (Délégué général de l’UNIIC)

Le Quatrium permet aux entreprises de se projeter dans des hypothèses de développement, en s’appuyant sur des modèles industriels au plus proche de ce qu’elles sont (ou aspirent à être), maquettes à l’appui.

Le CETIM, un interlocuteur technique davantage qu’un sous-traitant

« L’expression des besoins ne peut venir que de vous » tient cependant à rappeler Sylvain Lambert, qui note par ailleurs combien les métiers du print sont tiraillés entre les univers de l’industrie d’une part et de la culture d’autre part. Une identité bicéphale qui n’est pas pour l’inquiéter outre mesure, mais qui nécessitera de définir au mieux – et en amont – des problématiques métiers, de sorte à les rendre soluble dans le modèle d’un CTI multisectoriel. « Aujourd’hui, on ne connait pas les métiers de l’imprimerie. Nous n’aurons de solutions à vous proposer qu’à condition de travailler en commun : c’est vous qui allez nous guider. C’est comme cela que ça se passe avec tous nos industriels : le matin nous sommes forgerons, l’après-midi nous sommes fabricants de tracteurs et le lendemain nous faisons du traitement de surfaces. Nous n’avons évidemment pas la prétention d’être des spécialistes de tous ces métiers. C’est donc en travaillant en bonne intelligence, en constituant les bons groupes de travail, que l’on peut mettre en place les meilleures solutions » insiste Philippe Lubineau, Directeur Recherche & programmes. Car il faut le redire : si le CETIM est un outil très permissif en cela qu’il met des moyens à disposition pour concrétiser des tests ou finaliser des études, il n’épargnera pas au secteur un nécessaire travail d’introspection destiné à hiérarchiser ses besoins. Une mission d’autant plus impérieuse que si bien des entreprises s’y sont attelées à leur propre échelle, donner un caractère collectif à des réflexions individuelles et spontanées suppose la juste synthèse d’observations encore insuffisamment vérifiées. Entre autres leviers que nous permettrait de lever un centre technique capable de s’approprier des problématiques liées à l’imprimé au sens large, il s’agirait notamment de pouvoir opposer des travaux sérieux et étayés aux fournisseurs de matériels, qui en l’état bénéficient d’une mainmise presque totale sur les aspects R&D, les environnements logiciels, la maintenance des machines et plus globalement, sur la définition du périmètre applicatif attaché au hardware. De sorte que les arguments de vente construits autour des fiches techniques des machines, ne peuvent que rarement être discutés : ils sont présentés comme des faits, là où un centre technique pourrait (devrait) jouer le rôle de tiers certificateur, non pas tant pour guider les investissements industriels au cas par cas, mais bien pour redéfinir les possibles de l’industrie, au-delà des promesses commerciales et à la lumière de ce que permettent nos outils de production.