Les Conventions Nationales d’Objectifs sont reconduites

La convention nationale d’objectifs de l’édition, imprimerie, reprographie et autres activités connexes, ainsi que la convention nationale d’objectifs transversale dédiée spécifiquement aux troubles musculo-squelettiques et aux accidents liés aux activités de manutention manuelle et de port de charges, ont été signées par les organismes agréés le 23 juillet 2021 (voir document) auprès de la CNAM.

Comment seront mises en application ces CNO ?

Il demeure, toutefois, que ces conventions ne seront applicables qu’après signature des différentes instances représentatives patronales auprès desquelles elles sont applicables. Leur entrée en application souffrira d’un délai de carence d’environ 5 à 6 mois.

L’ancienne CNO applicable à la branche imprimerie a fait l’objet de 55 demandes de contrats, dont 28 ont été signés par les CARSAT, demandes étant à ce jour encore en cours d’instruction puisque cette CNO qui devait prendre fin en octobre 2020 a été prorogée exceptionnellement, compte tenu des circonstances sanitaires, jusqu’au début avril 2021.

Toutefois, il est à retenir que 20 contrats ont été initiés par les Caisses régionales alors que 6 seulement ont été initiés par les entreprises, ce qui semble insuffisant, il conviendrait qu’à l’avenir nos entreprises soient plus demanderesses.

Les causes de non signature d’un contrat résident dans l’abandon par l’entreprise de son projet, ou dans les refus des CARSAT pour défaut d’éligibilité administrative (ex. cotisation non à jour, document unique d’évaluation non établi, pièces du dossier non remises).

Enfin, 8 contrats dans la branche imprimerie ont été signés par l’intermédiaire de la CNO transversale.

La CNAMTS nous fait savoir que les 28 contrats déjà signés ont concerné 939 salariés pour des investissements totaux (Caisses + entreprises) de 2 437 684 €. Les Caisses ont participé à une hauteur moyenne de 31 % (758 809 €), soit 27 100 € par contrat en moyenne.

Quels sont les risques professionnels concernés ?

Une méthodologie vous est offerte pour réaliser l’évaluation des risques des activités de votre entreprise et traduire, le plus simplement possible, cette évaluation des risques dans un document unique. En savoir plus

Il vous suffit, en un clic, de répondre aux questions posées. Le document unique sera réalisé automatiquement à la fin de ce travail, ainsi que le plan d’actions à mettre en œuvre dans votre entreprise, pour remédier aux risques si nécessaire.

Dans le cadre de ce dispositif des subventions spécifiques peuvent vous être offertes, hors champ CNO, ce sont des subventions plurisectorielles, applicables aussi au secteur de l’imprimerie, par exemple :

  • L’activité de filmage manuel des palettes expose les salariés à des risques de TMS lorsque le salarié filme, dos courbé ou bras tendu, les extrémités de la palette. Par ailleurs, il peut être exposé à des risques de chutes de plain-pied par manque de visibilité, ou de hauteur pour les palettes de haute dimension.

Une subvention s’applique aux équipements concernés pour les entreprises de moins de 50 salariés, elle représente un montant de 50 % de l’investissement plafonné à 25.000 euros, elle s’applique aux matériels suivants :

    • Filmeuse à plateau rotatif ;
    • Filmeuse à bras tournant ;
    • Housseuse automatique.

Sont inclus dans le programme Filmeuse + : les équipements de sécurisation de la zone de travail et les aménagements ergonomiques permettant d’éloigner les salariés de la machine et de protéger les équipements.

  • Un autre programme Risques Chimiques Equipements : Les équipements de captage financés sont les sorbonnes de laboratoire et les armoires ventilées de stockage. Les équipements réduisant les risques d’exposition financés sont les fontaines de dégraissage, les bacs de rétention, les dispositifs de brumisation pour abattage des poussières et les aspirateurs de chantier.

L’imprimerie pourra bénéficier de la subvention « Risques Chimiques Pros Equipements » :

  • 50% du montant hors taxes (HT) des sommes engagées pour les équipements destinés au captage des polluants ou réduisant les risques d’exposition et pour la compensation de l’air extrait associée ;
  • La subvention est plafonnée à 25 000 euros pour montant minimum d’investissement de 2000 € HT. Les demandes sont acceptées dans la limite du budget alloué à cette aide financière.

N’hésitez pas à contacter votre CARSAT dans le cadre d’un projet précis et avant de passer commande auprès d’un prestataire. Si vous êtes adhérent de l’UNIIC, n’hésitez pas non plus à solliciter notre service HSE sur ces questions : nous pouvons vous accompagner.

RÉFUGIER : un titre d’une perpétuelle actualité…

Parce que l’Imprimerie et le Livre ont de tous temps été les maillons d’une chaine de solidarité, l’UNIIC a soutenu le projet RÉFUGIER imaginé par un collectif constitué entre Patrick Chatet et l’Université de Clermont-Ferrand en lien avec notre centre de formation régional le lycée Lafayette.

Octobre 2017 : des familles et des jeunes migrants installent un campement de fortune à « Gergovia », dans les jardins et le parking de la faculté des lettres de l’université, à Clermont-Ferrand.

Le refuge s’organise. Une vie sociale s’imagine, précaire, fragile, exposée. Au fil des rencontres avec les étudiants et des luttes communes, une histoire de vies blessées et de voyages chaotiques se raconte.

Une histoire de solidarités et d’hospitalité s’écrit avec les bénévoles. Les archives de ce campement à l’université – récits, textes, photos, dessins – doivent être conservées : c’est toute la chaîne du livre qui en imprime la chronique et en porte la mémoire. Au sein d’un atelier animé par Alban Lefranc dans le cadre du Master Création littéraire de l’Université Clermont Auvergne, 2018-2019, RÉFUGIER collecte et restitue ces traces, ces instants et ces rencontres en trois carnets : Chroniques du campement Gergovia, Carnet de recherches et La chaîne du livre.

Alban Lefranc, écrivain, auteur dramatique, traducteur et scénariste, a publié Le ring invisible (Verticales) en 2013 et, en 2019, L’homme qui brûle (Rivages) et Steve Jobs – Théâtre (Quartett). Il a également créé la revue bilingue français/allemand, La mer gelée. Auteur en résidence à l’Université Clermont Auvergne en 2018‑2019, il a encadré les étudiants du Master de création littéraire pour l’écriture du carnet collectif Témoigner.

Ce très bel ouvrage constitué de trois fascicules sous coffret sera offert aux participants lors de notre congrès Libres impressions et remis par Georges Sanerot, Président de l’AFILI (Agence Francophone de l’Innovation pour le Livre Imprimé).

Drupa 2021 – En attendant de se retrouver…

Cet article est livré en avant-première. Il est à paraître dans Acteurs de la Filière Graphique n°134 (juin 2021).


Malgré un effort manifeste en termes de contenus délivrés en ligne, cette Drupa « virtuelle » – la première du genre, mais peut-être pas la dernière – n’aura évidemment pas fait oublier les circonstances difficiles dans lesquelles elle s’est tenue. Annonçant 170 exposants, la Drupa n’évite pas quelques absences notables (Agfa, Ricoh, Manroland, Xerox), ni n’échappe à un relatif manque de grandes nouveautés, dans un contexte où quelques grands noms avaient décidé de réserver leurs principales annonces à des événements propriétaires, également tenus en ligne. En attendant le retour d’un format physique annoncé pour 2024, que retenir de cette édition de transition ?

Qu’elle semble loin, cette image d’une manifestation bondée, qui revendiquait encore 19 halls, 1870 exposants et 314 000 visiteurs en 2016. A juste titre considérée comme la Drupa de l’impression numérique – une tendance symbolisée par la place qu’y avait occupé HP, alors devenu le plus gros exposant du salon, pour la première fois devant Heidelberg –, l’édition 2016 avait marqué un sursaut de positivisme et une relative confiance retrouvée en l’avenir. Il sera plus difficile d’adjoindre une thématique aussi claire à cette édition 2021, qui est en soi le résultat d’une somme inédite de contraintes, qu’elles soient sanitaires ou tendancielles, les restrictions radicales visant les foires et salons étant surplombées d’une inévitable accélération des pratiques digitales. Autant dire que les vents contraires soufflaient très fort… Mais, si c’était donc dans l’adversité que le print révélait pour de bon les meilleures cartes qui lui restent à jouer ? Retour sur l’événement en quelques grandes tendances.

« La prochaine étape consiste à faire cohabiter une intelligence artificielle en temps réel directement intégrée aux machines, avec une intelligence artificielle issue du ‘Cloud computing’ capable de mettre en relation des données plus globales tirées de l’ensemble de nos systèmes d’impression. » – Dennis Rossmannek (Senior program Manager chez Heidelberg)

L’impression numérique a définitivement imposé ses logiques à toute l’industrie

De ce point de vue, la Drupa 2021 ne s’est toutefois pas contentée de répéter la partition de 2016, puisque ce sont moins les matériels d’impression numérique qui ont accaparé le propos que ce par quoi ils peuvent donner leur pleine mesure : la data ! Sur toutes les lèvres, le terme « data » fait notamment dire à Dennis Rossmannek (Senior program Manager chez Heidelberg) que « la prochaine étape consiste à faire cohabiter une intelligence artificielle en temps réel directement intégrée aux machines, avec une intelligence artificielle issue du ‘Cloud computing’ capable de mettre en relation des données plus globales tirées de l’ensemble de nos systèmes d’impression »… Un argumentaire tenu – vous l’aurez noté – par un ténor de l’offset, qui a donc complètement épousé le discours de la flexibilité numérique. Le basculement n’est pas anodin et traduit combien ce sont les mêmes tendances qui nourrissent de façon transversale toute l’industrie, tous procédés d’impression confondus. « Nous sommes en capacité de croiser, via l’ensemble de notre parc machines installé, les données de plus de 60 millions de jobs » insiste Dennis Rossmanek pour vanter les mérites d’une data de qualité interne à Heidelberg, pour servir l’ensemble des clients de la marque. Que reste-t-il alors aux porte-voix de l’impression numérique en tant que telle ? Probablement déjà l’assurance de dicter le cap tenu par l’industrie, et plus encore l’avantage de contenir en son sein l’essentiel de la croissance observable dans un secteur globalement saturé. Une position renforcée par l’épisode pandémique de Covid-19, comme le souligne Alon Schnitzer (Strategic Business Development – HP Indigo) : « Les imprimeurs équipés de machines HP Indigo ont rapidement pu se repositionner sur des marchés plus adaptés à la demande, en temps de crise », citant notamment des segments de marché en croissance dans le domaine du packaging flexible, de l’étiquette ou du carton pliant. Mais plus encore, HP voit en cette période extrêmement contrainte une accélération de tendances déjà engagées, qui renforcera durablement l’omniprésence des technologies numériques. Et selon le fabricant Israélien, l’impression ne fera pas exception : « L’explosion du e-commerce s’est accompagnée d’une volonté encore plus forte de personnalisation chez les consommateurs. Les marques, de leur côté, ont compris qu’elles devaient s’engager et créer des dynamiques de communauté autour de leurs actions » insiste Alon Schnitzer, dans un rapport ambivalent à la crise sanitaire : car si personne ne saurait évidemment s’en réjouir, il demeure tentant d’y voir des opportunités et d’y lire la confirmation d’une stratégie portée de longue date. Une stratégie ainsi légitimée, quitte à à en retraduire les arguments centraux dans des discours ouvertement commerciaux.

« Le papier/carton est encore à ce jour le meilleur substitut « green friendly » auquel les marques peuvent se rattacher pour mettre le plastique sur la touche. »

L’environnement n’est plus une variable verte, mais une priorité

Qu’il s’agisse de minimiser les consommations (de substrat, d’encres, d’énergie…) ou qu’il s’agisse d’ajuster au mieux les flux productifs selon une demande évaluée en temps réel, n’importe quelle optimisation technique en la matière est d’emblée vue sous un angle dit « écoresponsable ». De sorte que là où beaucoup auraient insisté sur une réduction des coûts et donc un avantage concurrentiel et économique, l’accent est aujourd’hui prioritairement mis sur les gains environnementaux permis par des progrès logiciels et/ou hardware. « Le packaging est nécessaire, mais pas n’importe lequel » résume par exemple Comexi, qui aura dédié une large part de sa présentation à exposer des solutions dite « durables ». Hendrik Fritsch (Comexi Group Industries) assure ainsi que tant dans les domaines de la flexographie, que de l’offset ou de l’impression numérique, la marque oriente prioritairement ses efforts vers des innovations « vertes » capables de s’inscrire dans un « phénomène englobant qui modifiera profondément le marché ». Car les exigences viennent désormais de l’extérieur (souvent sous les traits d’une injonction réglementaire) et elles ne laissent guère le choix : il faut faire la chasse aux gaspillages. Un défi industriel qui se traduit jusque dans l’ingénierie des systèmes d’impression, pensés – ou en tout cas vendus – comme des garde-fous permettant de produire mieux, sans surconsommer. Reste toutefois – et entre autres – à s’arranger d’une contradiction apparente, entre d’un côté les attentes « responsables » largement manifestées par les consommateurs et les donneurs d’ordre, et de l’autre les attentes tout aussi élevées en termes de qualité d’impression, voire d’ennoblissement. Deux exigences parfois irréconciliables, quoique selon Linda Gröhn (Business Development Manager Global Brands & Sustainability – Kurz Graphics) il ne faille pas renoncer à embellir, dès lors que des efforts compensatoires sont portés pour « accompagner chaque étape de production d’une exigence d’optimisation ». Car il faudrait certainement commencer par là : optimiser pour minimiser les impacts environnementaux ne doit pas consister à appauvrir l’imprimé lui-même.

Les habitués auront reconnu le hall d’entrée de la manifestation à Düsseldorf, qui aura donc servi de décorum aux lancements digitaux des keynotes et autres e-conférences.

Le segment du packaging réaffirme sa bonne santé

S’il est un segment de marché qui n’a pas connu la crise – sinon en étant au contraire sur-sollicité – c’est celui de l’emballage. Tiré par le haut par l’explosion du e-commerce, où il faut ré-emballer des produits qui doivent vous arriver en état de parfaite intégrité, le packaging papier/carton aura autant fait la preuve de son caractère « essentiel » qu’il aura répondu aux attentes (encore certes relativement naissantes) de sobriété que l’époque réclame. Car de « sobriété » il est en l’état surtout question pour déplastifier. Non pas que le papier/carton soit exempté d’exemplarité en la matière – et à terme, lui aussi sera tenu de faire sa cure d’amaigrissement – mais c’est encore à ce jour le meilleur substitut « green friendly » auquel les marques peuvent se rattacher pour mettre le plastique sur la touche. Par ailleurs, les « modèles gagnants » autour du packaging semblent suffisamment nombreux pour valider différentes approches : des petites séries personnalisées en impression numérique, aux tirages plus volumiques assurés par des procédés plus traditionnels, la demande est solide et justifie à ce jour des positionnements stratégiques divers. Ainsi cette « Drupa light » a-t-elle donné à voir les exigences de réduction de matière attendues (il faudrait d’ailleurs ici évoquer les efforts fournis en ce sens via des design éco-concçus de plus en plus minimalistes), sans condamner un marché trop protéiforme pour être résumé à ce seul aspect.

Les effets de la pandémie sur les usages et pratiques ont forcément fait l’objet d’une réflexion particulière.

De l’impression 3D à l’intelligence artificielle, la Drupa en pointe sur la veille technologique

La chose tiendrait presque de la menace : « Les 15 % d’entreprises qui s’investiront le plus dans les logiques d’intelligence artificielle capteront 65 % du ROI qui y est lié » prévient dans sa keynote Michael Gale, spécialiste décrété de la transformation numérique et auteur notamment du best seller « The Digital Helix : Transforming Your Organization’s DNA to Thrive in the Digital Age ». De la même manière, il s’attache à faire comprendre que les moins enclins à embrasser le phénomène le subiront, avec le risque de disparaître. Difficile de s’emparer d’une telle généralité sans nuancer, mais il est certain que les industries graphiques ne seront pas un secteur étranger à cette (r)évolution. Il y a même déjà pris sa part, développant des systèmes de pilotage de production plus automatisés et « intelligents » que jamais. Pas seulement d’ailleurs en impression numérique, la chose valant tout autant – notamment – en offset, via des progrès logiciels continus depuis près d’une dizaine d’années. A celles et ceux qui argueront que l’automatisation n’est pas stricto sensu de l’IA, c’en est toutefois incontestablement la première marche. De fait, si le vocabulaire a sensiblement changé depuis l’édition 2016, passant de celui de l’automatisation des flux à celui du machine learning et des analyses prédictives, la logique est restée la même : aller aussi loin que possible dans l’absorption des imprévus et la volonté grandissante de produire des « justes volumes » personnalisés, sans contretemps. Tous font ainsi le constat qu’à condition de nourrir les systèmes d’une data pertinente, les machines sauront désormais automatiser des tâches qui nécessitaient jadis des interventions humaines traduites en interruptions des flux de production.

De façon concomitante, l’impression additive occupe une place grandissante dans le champ des sujets abordés au sein du salon – tout virtuel qu’il soit – comme si la perspective d’une industrialisation des « niches de marché » qu’elle abrite semblait (enfin!) se préciser. Peut-être faudra-t-il attendre 2024 pour en avoir le cœur net, car si cette « Virtual Drupa » s’est avérée généreuse en contenus, difficile de prendre le pouls d’une industrie au travers d’un événement ainsi amputé de sa dimension physique, délesté d’une part substantielle de ses exposants habituels et attaché à faire bonne figure, dans un contexte économico-sanitaire encore très incertain. Alors saluons cet avant-goût, mais malgré tout : vivement notre revanche !

Le Congrès de la Filière Graphique est annulé !

Contraints et forcés, nous sommes dans l’obligation d’annuler cet évènement et nous en sommes navrés.

La participation, malgré les circonstances, était au rendez-vous tant le contenu était brillant et s’inscrivait dans les tendances de nos précédents événements.

Face aux incohérences et aux imprécisions des récentes décisions prises par les pouvoirs publics du Rhône qui impactent l’établissement d’accueil que nous avions choisi, il ne nous est malheureusement pas possible de mener à bien cet évènement dans des conditions optimales.

Toute l’équipe de l’Uniic qui s’est tant investie ces derniers mois pour bâtir un programme à haute valeur ajoutée partage votre déception face à ce cas de force majeure qui nous impose de respecter le principe de réalité.

Nous ferons tout notre possible avec les intervenants pour exploiter au maximum les sujets de qualité qui devaient être développés lors de cette journée. Nous vous les proposerons sous d’autres formes et vous disons à très bientôt en vous remerciant pour votre confiance et votre fidélité.

Mon mailing est ROI : retour en images

Dans un contexte sanitaire évidemment compliqué, les équipes de l’UNIIC et du SNCD ont uni et conjugué leurs efforts pour maintenir un événement qui n’a pas échappé aux questionnements : devant tant d’incertitudes, fallait-il repousser ou opter pour un format numérique ? Non sans quelques contraintes – certains intervenants n’ont effectivement pu faire entendre leur voix que par écran interposé – Mon Mailing est ROI s’est bel et bien tenu ce lundi 14 septembre au Grand Rex, réunissant près de 100 participants et occasionnant des échanges à ce point riches qu’ils qui auront sans mal justifié la décision des deux organisations. Retour en images sur les temps forts d’une journée qui n’en a pas manqué…

Bruno Florence, Président du SNCD.

Benoît Duquesne, Président de l’UNIIC.

Les Présidents respectifs du SNCD et de l’UNIIC ont rappelé l’importance de maintenir un événement physique porteur de sens, en des temps où les alternatives numériques ont tendance à s’imposer par défaut. Ils trouveront un écho bienvenu en l’intervention – filmée et retransmise par écran, pour le coup – du Sénateur de la Haute-Vienne, Jean-Marc Gabouty : “Il y a une nécessité de tisser des liens entre les différents métiers de la chaîne graphique” déclarait-il en effet, convaincu que “la diversité des techniques et des savoir-faire est un atout pour demain”. Des velléités de rapprochements et d’actions croisées incarnées par l’événement lui-même, dédié à situer au plus juste le print dans le monde sensiblement digitalisé du marketing direct. Car Jean-Marc Gabouty n’en doute pas, le tout-numérique est une impasse dont nous apercevons déjà les failles, dénonçant notamment un “manque de hiérarchie” dans des contenus volatiles et mal ciblés.

Christophe Barbier, Directeur de rédaction de l’hebdomadaire L’Express.

Homme de Presse, mais aussi homme de scène et de théâtre, Christophe Barbier s’est livré à une un monologue passionné en forme d’hommage au papier, célébrant notamment “une noblesse qui est le miroir de sa prestance intellectuelle”. Sans nier évidemment “la force grandissante du véhicule digital”, le journaliste a insisté sur les atouts du support imprimé qui lui sont exclusifs : il est générateur d’émotion via la sensorialité du matériau, meilleur outil de mémorisation, porteur d’une symbolique sociale forte etc. Et ce alors que, souligne-t-il, “le numérique paye aujourd’hui son immaturité : on ne sait pas encore le réguler et à certains égards, c’est une jungle où la haine donne à se répandre”. Faisant notamment ici référence aux échanges pour le moins tendus qui s’observent au quotidien sur les réseaux sociaux, Christophe Barbier n’a par ailleurs pas manqué de louer la capacité du matériau à être conservé : “Le papier n’est pas éternel, mais on sait à quel point il peut durer. En revanche, on ne connaît pas la capacité des contenus digitaux à durer, eux qui ont plutôt tendance à être volatiles et éphémères”.

Un collectif malicieusement baptisé “Vilain petit canal” s’est attaché à lire un manifeste théâtralisé, autour des atouts du mailing papier. Un autre moment de scène, qui derrière sa légèreté apparente, n’en a pas moins permis de prendre à rebours les idées reçues et rappeler les avantages de l’imprimé, notamment en termes de retour sur investissement.

Bernard Trichot, Directeur de l’IDEP.

Bernard Trichot (IDEP) puis Xavier Guillon (France Pub) ont nourri de leur expertise la séquence “Analyse économique du secteur” pour l’année 2019. Une année charnière puisqu’elle permettra de poser un socle pré-Covid-19, en forme de repère d’avant-crise. “Les volumes en marketing direct sont certes en baisse, mais il faut souligner à quel point ils restent massifs : cela représente 2,8 milliards d’euros pour les imprimés sans adresse (ISA) et 2,5 milliards d’euros pour le courrier publicitaire. C’est encore considérable, d’autant que la tendance baissière n’est pas continue : il y a des à-coups qui correspondent à l’arrêt de certaines grosses campagnes quand dans le même temps, une multiplicité de campagnes moins massives sont en plein essor” précise Xavier Guillon, illustrant notamment la chose avec le secteur caritatif, qui s’est distingué à la hausse sur la période considérée. “On trouve d’autres contre-exemples, notamment dans la PQR (Presse Quotidienne Régionale)” poursuit-il, expliquant combien “ces journaux locaux ont bien résisté pendant la crise sanitaire, par besoin d’informations locales et par la pertinence des circuits courts”.

Une table ronde bien nommée “Vis ma vie de mailing” a permis de présenter les différentes étapes de la création d’un mailing, ainsi que les innovations technologiques visant à optimiser la production des campagnes. Du donneur d’ordre à l’opérateur de data en passant par l’imprimeur/routeur, le cas d’une campagne caritative chapeautée par Fondation de France (qui se définit comme le “premier réseau philanthropique de France”) a ainsi été décortiquée dans ses moindres aspects pour mettre en exergue l’imbrication nécessaire des mondes du print et du numérique. Une façon de rendre concrets les rouages d’une “complémentarité” érigée comme un mantra tout au long de l’événement…

Restrictions sanitaires obligent, certaines interventions ont bel et bien pu être menées “en live” mais à distance. Ce sera notamment le cas de celle de Salvatore Spatafora, Directeur marketing de la Blancheporte. A l’occasion d’un test dont il aura exposé les enseignements et hypothèses de développement, 50 000 catalogues classiques ont été envoyés en même temps que 50 000 catalogues innovants et personnalisés. “Il ne s’agit aucunement de versioning mais bien de 50 000 catalogues uniques, ciblés sur la base des historiques d’achats de nos clients. Cela a généré des recommandations produits que nous avons incluses dans des catalogues personnalisés” détaille-t-il, avant de préciser, pêle-mêle, que “deux fois plus de clients se souviennent avoir reçu un catalogue quand il est personnalisé (89 %) avec un panier moyen qui augmente en moyenne de 7 %. On constate également un fort effet drive-to-Web grâce à ces catalogues : deux tiers du chiffre d’affaires est réalisé sur le site, par effet de redirection” souligne-t-il également. S’il ne désigne encore la chose que comme un “Test” qui demande à être validé en des conditions de production plus habituelles, Salvatore Spataforta ne cache pas combien l’expérience est encourageante : “Ces catalogues accomplissent un formidable travail d’avant-vente. ce sont des outils de séduction précieux avec un taux de transformation à deux chiffres” s’emballe-t-il en effet, évoquant à terme des catalogues à la fois plus singuliers, mais également plus enclins à “intégrer des contenus éditoriaux ainsi que du conseil”, conclue-t-il, non sans rappeler qu’il faudra pour cela tirer profit des nouvelles technologies qui rendent la chose possible (IA, impression numérique etc.)

Jérôme Martel, Directeur commercial d’Adrexo.

Florent Huille, Direction commerciale du Groupe La Poste.

Si l’efficacité du média courrier n’est plus démontrer, conviennent conjointement Jérôme Martel et Florent Huille, il convient toutefois d’observer la baisse des volumes qui transitent par les boites aux lettres, pour prendre acte des évolutions à engager… “Il est exact de dire que la boite aux lettres s’est vidée. mais le paradoxe, c’est qu’elle est devenue d’autant plus précieuse : le papier demeure ainsi un média ROI-iste dont il est difficile de se passer” affirme le Directeur commercial d’Adrexo. “Mieux on ‘toilettera’ nos adresses, mieux on ciblera et plus le média papier fera la preuve de sa pertinence” enchaîne Florent Huille, insistant par ailleurs pour rappeler que “la moindre requête Google a la même empreinte carbone que la production d’un sac plastique”, faisant ici écho aux attaques environnementales dont font continuellement l’objet les ISA.

Pascal Bovéro (Délégué général de l’UNIIC) et Nathalie Phan Place (Secrétaire générale du SNCD).

En conclusion, Nathalie Phan Place a voulu rappeler combien “la data est l’arme de personnalisation du papier. Ce n’est en rien un atout réservé au digital”. S’appuyant sur le même constat, Pascal Bovéro estime pour sa part que “la volumétrie imprimée ne pourra pas être maintenue et notre défi, c’est de passer d’une économie de volumes à une économie de valeur” met-il effectivement en garde. Un défi qui nécessite précisément d’intégrer de la data au print intelligent de demain, même si “notre travail sur l’ennoblissement des imprimés est plombé par des normes environnementales qui sanctionnent la qualité”, regrette le Délégué général de l’UNIIC, pointant là un autre chantier majeur : celui d’une responsabilité soutenable pour les Industries Graphiques, sommées d’évoluer au centre d’injonctions contradictoires. Se refusant toutefois de finir sur autre chose qu’un bon mot, il l’assure : “Bien que nous soyons dans le République de la créativité, on peut dire vive le ROI”.

A venir : un article sur cette journée d’échanges et de réflexion dans le prochain numéro d’Acteurs Graphiques…

Mondial des Métiers : s’imprimer pour exister !

Le Mondial des Métiers fut, cette année encore, l’occasion pour les Industries Graphiques d’élaborer une vitrine attrayante et animée. Le stand de 90 m² construit par l’IDEP, avec l’appui de l’UNIIC, du SNCD, de Fespa France, de l’OPCO EP, de Grenoble INP-Pagora ainsi que des lycées et CFA de Rhône-Alpes, a ainsi accueilli de nombreux (jeunes) visiteurs, non sans manquer de les immerger dans une drôle d’expérience…

Il y a bien sûr les immanquables démonstrations effectuées sur place (prépresse, atelier de sérigraphie, animation filmbook…), un imposant carrousel de produits imprimés, mais il a aussi ce curieux igloo… Si l’on est face à lui d’emblée plutôt interrogatif, sa fonction “expérientielle” a tôt fait de se faire plus claire : de jeunes volontaires se font bander les yeux avant de rentrer dans l’igloo, où ils sont assis face à une table basse. On leur demande alors d’imaginer qu’on y a disposé différents produits : une bouteille de lait, une boite de chocolats, un catalogue etc. Le temps de stimuler leur imaginaire pour que ces derniers visualisent la scène, on leur ôte ensuite leur masque, ces derniers découvrant effectivement les produits qu’on leur avait listés… Neutres de toute impression. Des objets blancs, anonymes, dont il ne reste guère que les formes. Vient alors le moment de les laisser s’exprimer : s’attendaient-ils à ça ? Les “Non” fusent, ces derniers évoquant des choses plus colorées, mieux identifiées, plus attractives, plus “vivantes”… Plus imprimées, en somme. Et pourtant, leur rétorque-t-on : voilà ce que seraient nos objets du quotidien si les métiers de l’impression n’existaient pas. La démonstration est limpide et rappelle combien, en marge des segments en tension ont on parle beaucoup (via notamment les difficultés que subit de la Presse écrite), l’impression est partout, à la fois indispensable et protéiforme.

Une expérience ludique qui souligne l’essentiel et qui n’a pas manqué de susciter des sourires convaincus. C’est là tout le paradoxe d’une “belle vitrine” qui aura gagné à être, pendant quelques minutes, plongée dans le noir…

Les Stars de l’Imprimerie

Pour cette année 2019, la rédaction du magazine Caractère a récompensé les Stars de l’Imprimerie. Des entreprises et des hommes qui se sont distingués par leurs résultats, leurs investissements, leur volontarisme et leurs valeurs.

Les lauréats des Stars de l'Imprimerie 2019

Les lauréats des Stars de l’Imprimerie 2019. Photo : Caractère

Commençons par le coup de cœur attribué à Vincent Levieux, PDG d’Handiprint. Il a créé en 2010 « une société conjuguant enjeux sociaux et économiques » en embauchant 6 salariés handicapés en CDI au départ. Handiprint compte maintenant 140 salariés dont 120 sont en situation de handicap. Mais plus que ça, l’objectif étant de réaliser leurs projets de vie, plusieurs d’entre eux ont depuis quitté la structure dédiée et adaptée Handiprint pour rejoindre l’Imprimerie Artistique Lecaux qui fait partie du même groupe. Voici donc récompensées des valeurs déployées sur 9 ans avec détermination.

Et de la détermination il en faut également au deuxième lauréat Hubert Pédurand. De la détermination et une bonne dose d’audace. À la tête de la SCOP Laballery depuis 2015, il a poussé l’entreprise à investir pour innover et accompagner les éditeurs dans leur chasse aux invendus. Une stratégie qui paye et donne un nouvel élan à la SCOP consolidée après l’acquisition de Floch et de la Source d’Or. Mais la plus grande audace d’Hubert Pédurand récompensée par les Stars de l’Imprimerie est certainement la conception de Gutenberg One : le livre à la demande breveté et imprimé en France. À découvrir sur l’espace la Frenchprint de la Drupa 2020 (stand 6B02) et en attendant en lisant notre article “Laballery, un pas décisif vers le futur du livre ?”

Une hyperactivité qui rappelle celle de Laurent Caviale, récompensé pour sa vision : « il faut toujours être en mouvement ». Déjà Link, spécialiste de la communication haut de gamme l’est assurément. Du studio de création qui propose de la réalité augmentée au service de façonnage intégré, Déjà Link maîtrise mais aussi mutualise ses investissements matériels avec Nortier Emballages au sein du même groupe Firopa. Une stratégie qui permet à l’entreprise de Stains d’afficher de très bons résultats.

De très bons résultats affichés également par Sébastien Lemaire qui a su avec ses deux associés Patrick Eveno et Gabriel Chéreau développer une activité en croissance dans une entreprise qui appartient à un secteur mis à mal : l’éditique. Faire évoluer l’activité le chèque imprimé en lui adjoignant des services de plus en plus personnalisés n’a pas été une mince affaire. Mais les trois associés y sont arrivés en douceur, en revenant aux sources de l’éditique et en décryptant les besoins de leurs clients. Nous avions également consacré une rubrique Imprimeur à l’honneur à Sébastien Lemaire et Cogeprint, un article à redécouvrir : “Cogeprint : imprimeur dans l’âme.”

La soirée a aussi honoré Philippe Desvéronnières de Covepa-Michels pour sa stratégie industrielle. Il a créé en quelques années le symbole de l’industrie 4.0. Une entreprise rationnelle spécialisée dans l’emballage agroalimentaire imprimé. Cet ingénieur des Arts et Métiers passé par l’automobile répète à qui veut l’entendre que ses actions n’obéissent qu’à une règle : le taux de rendement synthétique. Il s’est lancé en début d’année la mission de relancer le Groupe CEC, 89 emplois sur Valence et Le Mans et s’est fixé un objectif pour 2025 : atteindre un CA cumulé de 60 millions d’euros.

Vous l’aurez peut-être remarqué mais 4 des 5 lauréats sont des adhérents UNIIC et nous sommes très fiers d’avoir une nouvelle raison de mettre en avant ces capitaines d’industrie passionnés par leur métier. Toutes nos félicitations !

Uniic’Tour Grand Ouest : retour en images

A Nantes, l’Uniic’Tour s’est appliqué à restituer les enseignements de l’étude “Zéro Papier : mythes & réalités”, à observer les spécificités régionales qui portent la communication imprimée en Pays de la Loire ou encore à évoquer le potentiel rapatriement de travaux d’impression, dans le domaine du livre. Le tout devant une centaine de participants, prompts à s’investir dans des échanges nourris. Retour en images commentées…

 

Pour Benoît Duquesne, Président de l’UNIIC, cette étape nantaise de l’Uniic’Tour marquait la volonté renouvelée de “porter le débat sur le terrain”, avec ici “une spécialité régionale” nous assure-t-il : “celle de savoir anticiper les vents contraires”.

A l’image du mouvement de convergence observé dans le secteur des Industries Graphiques, Chantal Aboudeine – Directrice de Grafipolis – a souligné combien l’école restait “fidèle à ses racines, tout en s’ouvrant à la communication sous toutes ses formes : de la communication visuelle au packaging”.

Expliquant notamment combien “les budgets communication sont de plus en plus aspirés par le développement d’outils technologiques et d’applications propriétaires”, Xavier Guillon (France Pub) s’est attaché à décrire un marché publicitaire qui s’est déporté sur une “ère de la communication affinitaire”, assurant que “les pures stratégies d’audience ont fait leur temps”. Un repositionnement stratégique global qui, loin de condamner l’imprimé, en souligne au contraire les vertus qualitatives pour “renouer du lien”.

Précisant que le phénomène était certes “modéré en pays de la Loire”, Thibaud Dumas (journaliste, président du Club de la Presse Nantes Atlantique), soulignait un mouvement global de concentration de la Presse, qui voit aujourd’hui seulement 17 départements disposer d’un titre d’information local. Un constat qui n’empêche pas toutefois la foisonnance de titres spécialisés, ciblant des “niches” de façon pertinente.

Passant le flambeau à Franck Communier (Roto Armor, à droite), nouveau président de la DIM (Délégation Interrégionale Multisectorielle) Grand Ouest, Jérémie Séjourné (Kalydéa) s’est fendu d’un discours fleuve : évoquant le chemin parcouru, les actions menées et l’impérieuse nécessité de poursuivre, par l’engagement collectif, la promotion et la défense des métiers de l’impression, il en a appelé aux énergies de toutes et tous. Une énergie que Franck Communier a dit vouloir traduire en idées, à faire vivre sur le terrain, pour offrir à l’UNIIC de vrais relais régionaux.

Avant un compte-rendu complet à venir dans les colonnes du magazine Acteurs de la Filière Graphique, la table ronde intitulée « Imprimer local, penser global, imprimer en France qu’est-ce que ça change ? » posait la question essentielle d’un possible rapatriement des flux d’impression en France. A quelles conditions et pour quels efforts ? Ici avec, de gauche à droite : Thierry Brochard, DG de Offset 5 imprimeur, Bérengère Orieux, éditice (Ici-Même), Thierry Bodin-Hullin, éditions l’Oeil Ebloui, président du Col.Libris (association des éditeurs indépendants en Pays de la Loire), Emmanuelle Garcia, directrice de Mobilis, Jean-Philippe Zappa, Ambassadeur du livre, Géraldine Bannier, Députée de la Mayenne et présidente du groupe d’études ‘Livres, économie du livre, économie du papier’ à l’Assemblée Nationale, Patrick Manteigueiro, directeur commercial Groupe Laballery et George Sanerot, ancien président du groupe Bayard, président du comité d’organisation des Assises nationales de la production de livres en France.